"Nous allons jouer un jeu dur": Éric Lombard veut parvenir "à un accord équilibré" face aux droits de douane américains

Éric Lombard, le ministre de l'Économie. - RODGER BOSCH / AFP
Le ministre français de l'Économie Éric Lombard a estimé mardi qu'"il faut" que l'Union européenne parvienne à "un accord équilibré" avec les États-Unis sur les droits de douanes.
"Nous avons des négociateurs qui jouent un jeu dur, nous allons jouer un jeu dur, mais (...) il faut que nous parvenions à un accord équilibré qui protège nos économies", a déclaré Éric Lombard.
Donald Trump avait annoncé fin février que l'Union européenne - dont la raison d'être est selon lui "d'entuber" les États-Unis - serait "prochainement" visée par une taxe de 25% sur ses produits à destination du marché américain.
"Nous sommes dans une négociation qui est dure avec un gouvernement américain dont nous voyons bien qu'il est extrêmement dur dans ses rapports internationaux", a déclaré Éric Lombard.
La possibilité de négocier
Le ministre français de l'Économie a rapporté que son homologue du Trésor américain, Scott Bessent, qu'il a rencontré jeudi, lui avait déclaré: "Si on négocie, on peut aussi négocier à la baisse".
"On a une palette extrêmement ouverte, il faut regarder ça avec calme, avec sang froid," a estimé Éric Lombard.
"L'Union européenne est le premier marché des États-Unis", a-t-il rappelé.
Donald Trump a mis à exécution mardi sa menace de taxer lourdement les importations en provenance des trois premiers partenaires commerciaux des États-Unis avec l'entrée en vigueur de droits de douane contre le Canada et le Mexique, et de nouvelles taxes sur les importations chinoises.
"Les Européens auront à répondre"
Concernant l'Union européenne, outre des droits de douane promis de 25% sur tous les produits qui en proviennent, l'UE serait également concernée par les taxes sur l'acier et l'aluminium que le président américain Donald Trump entend appliquer quelle que soit la provenance des métaux.
"Si début avril, comme cela a été annoncé, des tarifs étaient mis sur les produits européens à cette hauteur-là, les Européens auront à répondre", avait déclaré le président français fin février Emmanuel Macron.
"Bien sûr que l'Europe devra réagir sur l'application de tarifs (douaniers), du même montant ou semblables", avait abondé le Premier ministre portugais Luis Montenegro, ajoutant que cela "n'aurait aucun sens de ne pas faire la même chose, rendre la pareille".