Les tensions au Kazakhstan mettent en alerte les grandes entreprises françaises

Des camions de l'armée russe se dirigent vers l'aéroport d'Almaty au Kazakhstan, sur une photo publiée le 9 janvier 2022 par le ministère russe de la Défense. - Handout © 2019 AFP
Lactalis, Alstom, Orano… Les grandes entreprises françaises implantées au Kazakhstan, où elles emploient des milliers de personnes, s'inquiètent des tensions qui secouent le plus grand pays d'Asie centrale. Des émeutes, auxquelles les autorités ont répondu par une forte répression, se déroulent depuis une semaine dans plusieurs villes, notamment Almaty, capitale économique du Kazakhstan.
Aéroports de Paris (ADP), qui exploite l'aéroport d'Almaty, est le groupe français le plus exposé aux émeutes. Le plus grand aéroport de la région, qui avait été fermé pour trois jours après que ses 2900 salariés ont assisté mercredi dernier à son envahissement, restera finalement fermé "jusqu'à ce que la situation se stabilise", ont annoncé les autorités. Un mauvais timing pour ADP, dont la filiale turque TAV Airports vient à peine de racheter l'aéroport en mai dernier.
Uranium et locomotives
De son côté, Lactalis craint des répercussions sur ses trois laiteries et ses 1650 salariés. Même si elles sont dans des zones rurales calmes, la fermeture des frontières risque de créer des pénuries de matières premières. Mêmes craintes pour Alstom et Orano dont les sites ne sont, pour le moment, pas touchés. Le Kazakhstan, premier producteur mondial d'uranium, fournit 20% du minerai pour les centrales nucléaires françaises. Orano emploie 1200 salariés dans sa mine du sud du pays, loin des émeutes.
De son côté, Alstom dispose de deux usines de construction de locomotives qui regroupent 1000 salariés. Dans tous les cas, les entreprises françaises emploient essentiellement des Kazakhs, une condition que le pays leur a imposée depuis longtemps pour s'y implanter.