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Les pays du G7 cherchent des solutions pour diluer leur dépendance à la Chine

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Sur BFM Business, Jean-François Di Meglio, président d’Asia Centre, prévient qu'il est possible de "diluer" notre dépendance à la Chine. Mais aller plus loin sera difficile.

Si le G7 qui se réunit actuellement à Hiroshima, au Japon, est largement consacré à de nouvelles sanctions contre la Russie, la Chine sera également au menu des discussions.

Encore une fois, les sept pays les plus riches de la planète vont chercher de nouveaux leviers pour mieux se protéger de la dépendance économique à l'empire du Milieu dans de nombreux domaines industriels. Dépendance qui pourrait se traduire par un chantage économique de Pékin.

Pour Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, les dirigeants du G7 devraient dénoncer cette "coercition économique" et s'efforcer de surmonter les divergences transatlantiques sur la position à adopter face à la Chine.

Bras de fer entre l'Europe et la Chine

Mais les pays européens, en particulier la France et l'Allemagne, tiennent à s'assurer que l'élimination des risques ne signifie pas la rupture des liens avec la Chine, l'un des plus grands marchés du monde. La question est donc de savoir jusqu'où peut aller ce bras de fer.

"Il faut être réaliste. On peut 'dérisquer' la Chine, c'est-à-dire qu'on peut diluer la dépendance vis-à-vis de la Chine mais on ne peut pas découpler", analyse Jean-François Di Meglio, président d’Asia Centre, invité de BFM Business vendredi.

"On a aujourd'hui, que ce soit les Etats-Unis, que ce soit l'Europe, ce qu'on pourrait appeler une réelle dépendance, en tout cas une interconnexion extrêmement forte. Quelles que soient les directions qui sont lancées par le G7, il est nécessaire de 'dérisquer' en termes de chaîne de valeur", poursuit-il.

"Néanmoins, on ne peut pas totalement découpler, il faudrait des efforts, il faudrait des investissements, il faudrait prendre d'autres risques qui sont aujourd'hui extrêmement difficiles à prendre", analyse l'expert.

La question sensible de Taïwan

L'accord commercial en vue entre Taiwan et les Etats-Unis ne risque-t-il pas de jeter de l'huile sur le feu dans les relations entre la Chine et le reste du monde? "Il n'y pas de situation noir et blanc" nuance Jean-François Di Meglio.

"Il ne s'agit pas de faire attention à ne pas irriter la Chine, les interconnexions entre Taiwan et la Chine elle-même sont très fortes et c'est d'ailleurs l'une des protections en faveur de Taiwan. La Chine est tellement dépendante de Taiwan qu'aujourd'hui un clash est quelque chose que l'on ne peut envisager qu'avec énormément de prudence", avance le président d’Asia Centre.

Et d'ajouter: "il faut que nous occidentaux prenions conscience de ça. Faire quelque chose en faveur de Taiwan comme l'ont fait les Etats-Unis, montre à quel point cet ordre du monde est important pour nous. Et on n'irrite pas la Chine si on fait ça car la Chine a aussi intérêt à ce qu'il y ait une certaine prospérité à Taiwan".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business