Le Japon donne 140 euros à tous ses citoyens car le riz est devenu trop cher (et parce que des élections approchent)

Bol de riz. (Illustration) - Cookbookman – Flickr - CC
Le Premier ministre japonais a annoncé vendredi une aide financière de 20.000 yens (environ 139 euros) par personne, doublée pour les enfants, afin de soutenir les ménages confrontés à l'inflation, à quelques semaines des élections sénatoriales prévues en juillet.
Il a promis une aide de "20.000 yens pour chaque citoyen japonais", à laquelle s'ajouteront 20.000 yens supplémentaires, soit 40.000 yens (environ 278 euros), pour chaque enfant et pour les ménages à faibles revenus.
La popularité du chef du gouvernement a chuté à son plus bas niveau depuis son arrivée au pouvoir en octobre dernier. Les médias japonais attribuent en partie ce recul au bond de l'inflation et à l'envolée des prix du riz.
Un sujet inflammable qui a coûté sa place à un ministre
Le sujet "riz" est devenu politiquement sensible et a même coûté sa place au ministre de l'Agriculture. Alors que les Japonais paient la céréale au prix fort, il avait volontiers avoué qu'il n'avait "jamais acheté de riz parce que mes soutiens m'en donnent tellement que je pourrais pratiquement en vendre". Une déclaration qui a provoqué un tollé auprès de la population et l'avait conduit à présenter sa démission.
À l'approche des élections pour la Chambre haute du Parlement en juillet et sur fond de frustration des consommateurs confrontés à une inflation générale persistante (+3,5% en avril), le Premier ministre a promis ce coup de pouce financier.
Un coût de 18 millions d'euros
La mesure, dont le coût est estimé à plus de 3.000 milliards de yens (plus de 18 millions d'euros), figurera parmi les principales promesses électorales du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, a précisé Shigeru Ishiba, chef du gouvernement.
"Il est impératif que les hausses de salaires dépassent le rythme de l'inflation", a déclaré le Premier ministre vendredi soir lors d'un point presse.
Face aux critiques l'accusant de clientélisme, Shigeru Ishiba s'est défendu en affirmant que ce programme ne serait pas financé par l'émission de nouvelles obligations d'État.
"Nous devons éviter toute détérioration supplémentaire des finances publiques et veiller à ne pas faire peser le fardeau sur les générations futures", a-t-il assuré, promettant un financement "approprié" de cette mesure.