"Le Premier ministre m'a vertement réprimandé": le ministre de l'Agriculture japonais critiqué après une gaffe sur le riz

Bol de riz. (Illustration) - Cookbookman – Flickr - CC
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a tancé mardi son ministre de l'Agriculture pour avoir affirmé qu'il n'achetait jamais de riz parce qu'il en recevait gratuitement, provoquant la colère des consommateurs confrontés à une forte flambée des prix de cet aliment de base au Japon.
Le gouvernement japonais a récemment ouvert une partie de ses réserves d'urgence de cette céréale ces derniers mois pour tenter de freiner la hausse du prix du riz qui a presque doublé depuis un an.
Mais lors d'un rassemblement le week-end dernier, Taku Eto a déclaré n'avoir "jamais acheté de riz parce que mes soutiens m'en donnent tellement que je pourrais pratiquement en vendre".
Mardi matin, le Premier ministre a qualifié ces remarques "d'extrêmement regrettables". "Le travail du ministre de l'Agriculture maintenant est de fournir des solutions à la flambée des prix du riz. J'attends qu'il propose des solutions", a déclaré M. Ishiba.
Le ministre réprimandé... par sa femme
Tentant de se justifier, Taku Eto a expliqué lundi avoir exagéré, provoquant la colère de sa femme. "Elle m'a fait remarquer qu'elle allait acheter du riz quand notre stock est épuisé", a-t-il tenté de se rattraper.
"Le Premier ministre m'a vertement réprimandé mais... a aussi eu des mots chaleureux et m'a dit de montrer les résultats de ce que j'ai commencé à obtenir", a fait savoir le ministre.
Junya Ogawa, secrétaire général du principal parti d'opposition, le Parti démocratique constitutionnel du Japon, a jugé ces remarques "extrêmement inappropriées, distantes et intolérables".
"Ces remarques sont suffisamment graves pour soulever la question de savoir s'il devrait démissionner", a-t-il ajouté cité notamment par la chaîne publique NHK.
Les facteurs derrière la pénurie de riz au Japon provoquant la hausse des prix incluent de mauvaises récoltes dues à la chaleur en 2023 et des achats de panique provoqués par un avertissement de "méga-séisme" l'été dernier.