La patronne du FMI redoute une année 2023 marquée par des tensions sociales au niveau mondial

La directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva lors d'un événement à la Banque mondiale le 10 février 2020, à Washington. - Brendan Smialowski © 2019 AFP
L'année 2023 pourrait être une année marquée par des tensions sociales au niveau mondial, s'est inquiétée ce jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, alors que l'effet du resserrement financier sur l'emploi "est encore à venir".
"Nous ne sommes que le 12 janvier et avons déjà (des illustrations) au Brésil, au Pérou, en Bolivie, en Colombie, au Royaume-Uni, tous pour des raisons différentes mais avec des tensions sociales très nettes", a rappelé Kristalina Georgieva.
Or, si la hausse des taux devait finir par avoir un effet sur les marchés de l'emploi, conséquence logique de l'objectif de ralentissement, cela pourrait se traduire par des tensions supplémentaires, a averti la patronne de l'institution internationale.
Une "inflation qui reste tenace"
D'autant que la situation n'est pas près de s'améliorer, du fait d'une "inflation qui reste tenace" et face à laquelle "le travail des banques centrales n'est pas encore terminé", a rappelé Kristalina Georgieva, impliquant du même coup que "la crise n'est sans doute pas finie"
Si le ralentissement économique devrait être plus important en 2023 qu'envisagé par le Fonds lors de ses dernières publications en octobre dernier, les marchés de l'emploi nationaux font pourtant jusqu'ici "preuve de résilience", a souligné Mme Georgieva, "ce qui est un point positif".
Cela s'explique principalement par "le fait que les gouvernements ont rapidement agit afin d'apporter un soutien financier aux populations face à la hausse des prix de l'alimentaire et de l'énergie. Mais l'espace disponible se réduit".
"Tant que les gens ont du travail, même si les prix sont élevés, ils consomment, ce qui a aidé l'économie sur le troisième trimestre, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, mais nous savons que l'impact du resserrement financier est à venir" en terme de chômage, a insisté la patronne du FMI.
Dans le même temps, l'impact de la hausse des taux sur les pays endettés sera également dramatique, a rappelé la cheffe du FMI, dont l'institution alerte depuis plusieurs mois sur le risque de voir environ 60% des pays émergents et en développement basculer dans une crise de la dette souveraine.