La guerre contre l'Iran a fait reculer le PIB israélien de 3,5% au deuxième trimestre

La guerre contre l'Iran a coûté cher à Israël... Et ce même si elle n'a duré que 12 jours. C'est en tout cas ce que témoignent les derniers chiffres du produit intérieur brut de l'État hébreu, publiés dimanche 17 août par le bureau cental des statistiques (BCS) du pays. Au second trimestre 2025 en effet, le PIB israélien a chuté de 3,5% alors qu'il était remonté de 3,1% en début d'année.
Chute de la consommation, des exportations et des investissements
Il faut dire que la fermeture prolongée de l'espace aérien a provoqué un isolement presque complet de l'État hébreu. Forcément, le PIB recule, tout comme la consommation des ménages qui a diminué de 4,1%. Les investissements et les exportations ont respectivement chuté de 12,3 et 7% selon le BCS.
Comme le rapporte Les Échos, la dernière fois fois que le PIB israélien avait sensiblement chuté, c'était au dernier trimestre 2023, ce qui correspond au début de la guerre dans la bande de Gaza après les massacres du 7-Octobre. Et le conflit avait coûté très cher puisque le PIB avait reculé de pas moins de 21% à cette période.
Résilience
D'après le quotidien économique, Israël a dû débourser jusqu'à présent pas moins de 88,7 milliards de dollars pour financer sa défense et ses offensives. Ainsi, l'économie israélienne a fait preuve d'une certaine résilience, puisqu'elle a partiellement redressé la barre avec une croissance annuelle de 1% en 2024. Cela reste cependant très loin des résultats d'avant-guerre, lorsque la croissance avait culminé à 6,3% en 2022. Un responsable de la Banque d'Israël demeure malgré tout optimiste pour l'avenir économique de l'État hébreu.
"Des signes d'une légère reprise commencent à être perceptibles pour le deuxième semestre de cette année", indique-t-il aux Échos, considérant qu'il n'y a presque aucun risque pour que l'économie israélienne entre officiellement en récession, c'est-à-dire enregistre deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
Par ailleurs, l'économie israélienne devrait qui être portée par l'high-tech, notamment la cybersécurité et la défense. Les exportations dans ces secteurs pourraient battre des records en 2025 grâce aux commandes pour des système de défense aérienne : "ces équipements ont fait leurs preuves sur le terrain", affirme l'armée israélienne qui précise aux Échos que 87% des missiles iraniens ont été interceptés.
Mais alors que le cabinet de sécurité a donné son feu vert à l'occupation totale de la ville de Gaza pour éradiquer ce qui reste de l'appareil militaire du Hamas, cette offensive pourrait à nouveau lourdement peser sur les comptes de l'État hébreu. L'opération remobilisera en effet des dizaines de milliers de réservistes et des dépenses en armes et minutions, dont l'addition est estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars par le ministère des Finances israélien.