La fin immédiate de l'exonération des colis de moins de 150 euros: des fédérations textiles européennes appellent l'UE à agir tout de suite contre Shein et Temu

Le logo de la plateforme de fast-fashion Shein affiché sur un smartphone, avec la page du site Web de l'entreprise en arrière-plan, le 6 décembre 2024 à Bangkok, en Thaïlande (photo d'illustration). - MANAN VATSYAYANA / AFP
Plusieurs fédérations européennes du textile et de l'habillement appellent conjointement l'Union européenne à "des actions d'urgence" contre la mode ultra-éphémère, dans une lettre consultée par l'AFP qui sera signée mardi 16 septembre et transmise à la Commission européenne.
Pour endiguer la "hausse sans précédent des déchets textiles" et "la pression intenable sur les entreprises européennes", les signataires demandent notamment et "sans délai" à l'Union européenne de renforcer les barrières douanières et d'accélérer les enquêtes en cours contre ces plateformes (Shein, Temu, etc.)
L'organisme représentatif Euratex (l'Union européenne de l'habillement et du textile) mais aussi de nombreuses fédérations de plusieurs pays (France, Italie, Espagne, Allemagne, Grèce, Suisse, Belgique, Portugal, etc.) ont uni leurs forces pour exiger des mesures immédiates.
Ils constatent "avec une vive inquiétude la montée en puissance" de ces acteurs de l'e-commerce avec leurs "4,5 milliards de colis importés en 2024 dans l'Union européenne" et estiment que leur modèle économique est "contraire aux règles en vigueur" sur le Vieux continent, citant "la fraude à la TVA, la violation des droits de propriété intellectuelle et les allégations trompeuses".
Restaurer les droits de douane sur les petits colis
Aussi demandent-ils aux institutions européennes de "mettre en place immédiatement" et non dans quelques années la réforme du code des douanes européen. Celle-ci prévoit entre autres la suppression de l'exonération de droits de douane des colis aux montants inférieurs à 150 euros, une mesure dont bénéficient largement les mastodontes de l'e-commerce asiatique qui expédient depuis la Chine de tout petits paquets.
Les signataires plaident également pour "accélérer les enquêtes en cours et adopter les sanctions les plus lourdes" prévues par les réglementations européennes en cas d'infraction et "exiger des plateformes d'e-commerce qu'elles désignent des représentants légalement autorisés, afin qu'elles puissent être tenues légalement responsables".
Enfin, ils requièrent "des frais sur les petits colis afin de financer les contrôles en douane" et que soit entamé "un dialogue avec les autorités chinoises sur ces plateformes dont les pratiques contredisent leurs objectifs environnementaux".