La Chine retombe dans une spirale de baisse des prix alors que son économie ralentit sérieusement

Des touristes se promènent dans la rue Qianmen à Pékin, en Chine, le 10 juillet 2025 (photo d'illustration). - GUO JUNFENG / IC photo / Imaginechina via AFP
La Chine reste engluée dans une spirale déflationniste. Les prix à la consommation y ont connu en août leur plus forte baisse en six mois, selon des chiffres officiels publiés mercredi 10 septembre, alors que le pays vit sa troisième année consécutive de déflation.
L'indice des prix à la consommation (CPI), une mesure clé de l'inflation, a reculé de 0,4% sur un an le mois dernier, plus fortement qu'attendu, alors qu'il était stable en juillet, a annoncé mercredi le Bureau national des statistiques (BNS). C'est la plus forte baisse depuis février 2025.
Autre signe négatif, l'indice des prix à la production (PPI) a plongé en août de 2,9% sur un an. Cet indice mesure le coût des marchandises sorties d'usines et donne un aperçu de la santé de l'économie. Un repli est synonyme de marges réduites pour les entreprises, engagées dans une guerre des prix féroce que les autorités cherchent à juguler.
"Avec une demande intérieure faible et des capacités de production excédentaires persistantes, il est peu probable que l'environnement déflationniste chinois s'améliore à court terme", résume Zichun Huang, de Capital Economics.
Si une baisse des prix peut sembler être une bonne nouvelle pour les consommateurs, elle est considérée comme un phénomène dangereux pour l'économie, car elle incite les ménages à reporter leurs achats dans l'espoir de prix encore plus bas, ralentissant l'économie.
La déflation est le signe de la faiblesse de la demande des consommateurs chinois, fragilisés par une longue crise dans le secteur de l'immobilier et un chômage élevé chez les jeunes. Cette situation s'est aggravée avec la bataille commerciale engagée par les Etats-Unis depuis le début de l'année.
Risque de report vers l'Europe
Par manque de confiance ou de moyens, les Chinois ne consomment pas assez. Cela incite les entreprises, en particulier dans le secteur industriel, à écouler leur production à l'étranger via les exportations. Celles-ci ont tendance à marquer le pas ces dernières semaines, dans le contexte de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, qui pourrait encore s'aggraver.
Les exportations chinoises vers les États-Unis ont en particulier chuté de 11,8% en août par rapport à juillet. Elles sont maintenues à flot par le commerce avec l'Europe et l'Asie, où elles ont respectivement grimpé de 10,4% sur un an en août, et de 22,5%.
Ce report de la production chinoise vers l'Europe inquiète certains observateurs alors que l'industrie continentale se trouve en grande difficulté, fragilisée par les prix élevés de l'énergie et une économie atone.
De nombreux économistes espèrent désormais que les autorités chinoises annoncent un plan de relance pour doper la demande des ménages chinois. Les dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) se réuniront en octobre pour le quatrième plénum, où ils définiront les objectifs de développement pour les cinq prochaines années.