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L'UE a inclus deux banques chinoises dans ses dernières sanctions contre la Russie: Pékin fait savoir à Bruxelles que ça ne lui plait pas du tout

Séance d'ouverture de l'Assemblée populaire nationale (APN) au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 5 mars 2025.

Séance d'ouverture de l'Assemblée populaire nationale (APN) au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 5 mars 2025. - AFP

Deux banques chinoises ont été sanctionnées par l'UE pour avoir aidé la Russie en fournissant "des services de cryptoactifs".

Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a protesté, auprès de son homologue européen, contre l'inclusion de deux banques chinoises dans les dernières sanctions imposées par l'Union européenne à la Russie en raison de la guerre en Ukraine, a déclaré Pékin mercredi.

"M. Wang a adressé des représentations solennelles concernant l'inclusion de deux institutions financières chinoises dans la 18e série de sanctions de l'UE contre la Russie", lors d'une rencontre mardi avec le Commissaire européen au Commerce, le Slovaque Maros Sefcovic, a indiqué le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.

Le ministère chinois du Commerce a déclaré lundi que les sanctions "portaient gravement atteinte aux liens commerciaux, économiques et financiers" avec l'UE et qu'il prendrait les mesures nécessaires pour "protéger les droits et intérêts légitimes des entreprises et des institutions financières chinoises".

L'UE a annoncé un 18e train de sanctions contre la Russie le 18 juillet.

Pour la première fois, deux banques chinoises ont été ciblées pour avoir "fourni des services de cryptoactifs qui contrecarrent de manière significative" les sanctions déjà établies selon un communiqué de l'UE. Cinq entreprises basées en Chine sont aussi concernées.

Tensions de plus en plus vives

Bruxelles affirme que le renforcement des relations politiques entre Pékin et Moscou depuis l'offensive contre l'Ukraine a aidé l'économie russe à résister aux sanctions occidentales de grande ampleur.

"La Chine est le principal catalyseur de la guerre de la Russie en Ukraine", a indiqué Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie de l'UE, au Financial Times. La Chine nie ces allégations.

Le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendront à Pékin jeudi, pour aborder diverses questions liées au commerce ou à la guerre en Ukraine, mais qui ne devraient pas déboucher sur des résultats concrets.

Le climat entre l'UE et la Chine s'est nettement assombri ces derniers mois, alors que Xi Jinping a récemment refusé de se rendre à Bruxelles pour cette réunion prévue de longue date.

Outre le soutien à l'effort de guerre russe, l'Europe s'inquiète de plus en plus de l'ampleur des importations chinoises sur son sol, alors que le déficit commercial du bloc vis à vis de l'Empire du milieu atteint un niveau élevé (300 milliards d'euros en 2024 selon la Commission).

P.L avec AFP