"Des sanctions sans précédent contre la Russie": l'UE adopte son 18ème paquet de sanctions pour couper le robinet du pétrole russe

L'Union européenne renforce son arsenal de sanctions contre la Russie. - Georges Gobet - AFP
L'Union européenne a adopté vendredi un 18ème paquet de sanctions contre la Russie en guerre contre l'Ukraine, qui prévoit un abaissement du prix du pétrole russe autorisé à l'exportation, a-t-on appris de sources diplomatiques.
"Nous avons maintenant un accord sur un 18e paquet de sanctions fort et efficace contre la Russie", a assuré un diplomate à Bruxelles à l'issue d'une réunion des ambassadeurs de l'Union européenne vendredi matin.
Paris salue ainsi l'adoption de sanctions européennes "sans précédent" contre la Russie.
"Nous, Européens, adoptons ce matin des sanctions sans précédent contre la Russie et les pays qui la soutiennent, a partagé sur X Jean-Noël Barrot, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. La France a joué un rôle décisif. Avec les États-Unis, nous contraindrons Vladimir Poutine à un cessez-le-feu."
La Slovaquie, qui bloquait jusqu'à présent l'adoption de ce nouveau paquet de sanctions, le 18e depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, a finalement accepté de lever son veto après avoir reçu des garanties.
Bratislava utilisait ce veto pour faire pression sur la Commission européenne afin qu'elle lui garantisse son approvisionnement en gaz, au moment où l'UE cherche à interrompre totalement ses importations de gaz russe d'ici à 2027.
Ces nouvelles sanctions prévoient entre autres un abaissement du seuil du prix du pétrole brut russe, désormais fixé à un peu plus de 45 dollars le baril, soit 15% de moins que le prix moyen du baril russe sur le marché, selon ces sources.
Le seuil était jusqu'à présent fixé à 60 dollars le baril, un prix jugé trop élevé, compte tenu du niveau actuel des prix du pétrole sur le marché.
"L'Union européenne vient d'adopter l'un des paquets de sanctions les plus sévères contre la Russie à ce jour", a salué la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Si les prix devaient continuer à baisser sur le marché, le nouveau mécanisme suivrait le mouvement avec toujours 15% d'écart, un sytème jugé plus souple et efficace que le précédent.
Les Etats-Unis frileux
L'UE "maintiendra la pression jusqu'à ce que la Russie arrête sa guerre", a assuré Kaja Kallas.
Les Européens espèrent toujours rallier les Etats-Unis, peu enclins jusqu'à présent à fixer un nouveau seuil après l'accord conclu au G7 sur un prix de 60 dollars.
En fixant un prix maximum, les Occidentaux espèrent limiter la manne financière dont bénéficie la Russie pour poursuivre sa guerre contre l'Ukraine.
Selon Kaja Kallas, le seuil de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers russes, essentiels au financement du conflit.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait proposé en juin d'abaisser de 60 à 45 dollars le seuil du prix de vente du baril de pétrole russe, pour s'adapter aux nouvelles conditions de marché alors que le cours de l'or noir a baissé. La Commission européenne suggère également une interdiction d'importation des produits raffinés à base de pétrole brut russe.
Le but recherché est de réduire les revenus pétroliers de la Russie en guerre, dans le cadre d'un nouveau "paquet" de sanctions qui devra ensuite être approuvé par les Etats membres.
"Les exportations de pétrole représentent toujours un tiers des revenus de la Russie. Nous devons réduire cette source de revenus", a-t-elle déclaré en juin devant la presse.