La Chine prolonge son enquête sur les spiritueux européens

Les exportations de cognac français vers la Chine ont représenté 99% des importations de ce spiritueux dans le pays l'année dernière pour un montant de 1,7 milliard de dollars. - Nicolas Tucat
Une enquête "complexe". Pékin a annoncé, par la voix de son ministre chargé du Commerce, son intention de prolonger l'enquête lancée début janvier sur les spiritueux européens. Elle devait initialement durer une année, et s'arrêter le 5 janvier prochain. Mais elle prendra au moins trois mois de plus - la Chine avait prévu dès le départ qu'un délai supplémentaire de six mois pourrait s'appliquer.
Le but de l'enquête est de déterminer sur les politiques européennes sur le secteur des spiritueux peut nuire à l'industrie chinoise dans le domaine. Emmanuel Macron a qualifié la démarche de Pékin de "pure riposte", alors que les 27 ont multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions accordées par la Chine aux industries de l'automobile, des médicaments, du matériel médical ou des énergies renouvelables.
Le cognac français représente en effet déjà 99% du cognac consommé dans le pays - pour près 1,6 milliards d'euros.
Des mesures temporaires
La prolongation de l'enquête permet aussi aux autorités chinoises de maintenir, le temps de dégager de possibles preuves, les mesures temporaires prises en attendant: les importateurs doivent déposer 30 à 40% de leurs achats européens en guise de dépôt - une taxe déguisée qui a poussé l'UE à saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au mois de novembre.
Remy, l'un des principaux producteurs français, a déclaré que la mesure pourrait lui fait perdre 6% de ses ventes (affectant la maison-mère Pernod Ricard à hauteur de 1,6%).
La Chine menace également d'imposer des mesures de rétorsion sur le porc, un marché d'1,2 milliard d'euros. Elle a déjà ciblé le lait, et aussi évoqué de possibles mesures sur l'automobile européen - notamment les véhicules lourds et haut-de-gamme, venus d'Allemagne en particulier.