"J'ai plaidé pour qu'elle ne soit pas reconduite": cacophonie au gouvernement entre les Transports et le Tourisme sur le maintien de la taxe sur l'aérien

Divergences au sein du gouvernement. Alors que la ministre du Tourisme Nathalie Delattre est opposée à toute suppression de la taxe sur les billets d'avion, son collègue en charge des Transports, Philippe Tabarot, est bien plus ouvert à cette option, alors que Ryanair a annoncé, mercredi, la suppression de trois dessertes en France, à Bergerac, Brives et Strasbourg pour cet hiver, en riposte à cette fiscalité "astronomique".
"En tant que parlementaire à l’époque, et en tant que ministre j’ai apporté un certain nombre de réserves", a-t-il souligné au micro de BFMTV ce jeudi 31 juillet.
"J’ai plaidé auprès de ma collègue pour que cette taxe ne soit pas reconduite ou soit baissée", a-t-il ajouté.
"Trop d’impôt tue l’impôt", a-t-il considéré, alors que le gouvernement prévoit justement de geler le barème d'imposition sur le revenu l'année prochaine pour augmenter les recettes fiscales et réaliser des économies substantielles.
"Les recettes de cette taxe ne sont pas tout à fait évaluées, et si c’est pour mettre en place des taxes qui vont apporter une stagnation économique, ou pire causer quelques problèmes au niveau de l’emploi (...) ce ne sont pas des taxes utiles", a-t-il estimé.
Une pause?
Ce jeudi matin, la ministre du Tourisme a dans un premier temps affirmé sur TF1 qu'elle était "aux côtés du ministre (des Transports) Philippe Tabarot pour défendre cette option de supprimer cette taxe". Avant que son ministère ne rectifie son propos:
"La ministre est contre toute augmentation de cette taxe mais pas pour sa suppression", a-t-il indiqué à l'AFP.
Pour autant, si le ministre des Transports défend autant la suppression ou réduction de cette taxe, c'est avant tout pour "les passagers de ces territoires qui vont voir l'offre aéroportuaire réduite".
S'agissant de Ryanair, "même si les compagnies low-cost ont beaucoup aidé à ouvrir la concurrence dans notre pays, à permettre à des gens à faibles revenus de découvrir un certain nombre de destinations, sur leur modèle économique, je rappelle que quelques fois, ils ont essayé de s’exonérer de leurs obligations fiscales ou sociales", a ajouté Philippe Tabarot.
Qui plus est, "c'est une compagnie qui a fait l'an dernier 20% d'augmentation de son chiffre d'affaires" et qui "est valorisée au niveau de sa capitalisation en bourse dix fois plus que ne l'est Air France aujourd'hui", a-t-il poursuivi, précisant qu'il ne s'"inquiète pas pour eux".