Il n'y a pas que l'Europe qui repasse à l'atome: 14 ans après Fukushima, le Japon envisage de construire un nouveau réacteur nucléaire

Le nucléaire a connu des fortunes diverses lors de la précédente décennie. Mais l'énergie de l'atome a de nouveau le vent en poupe. D'abord en Europe où un nombre croissant de pays ont fait part ses derniers mois de leur intérêt pour le nucléaire.
Cette fois c'est Tokyo qui serait prêt à s'y remettre. Et c'est une première depuis 2011 et la catastrophe de Fukushima - qui a engendré 19.630 morts et 2.569 disparitions selon l'ambassade du Japon.
La compagnie régionale Kansai Electric doit ainsi une étude pour "évaluer la possibilité de construire une centrale de remplacement à la centrale nucléaire de Mihama", a déclaré le président de l'entreprise, Nozomu Mori, lors d'une conférence de presse télévisée.
"Étant donné que les ressources naturelles sont limitées dans notre pays... il est important que l'énergie nucléaire joue son rôle dans les années à venir", a-t-il ajouté.
Après la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011, victime d'un tsunami, le Japon a arrêté tous ses réacteurs nucléaires, y compris les trois réacteurs de Mihama, le public exprimant une grande inquiétude vis-à-vis de cette énergie.
À cette époque, Kansai Electric avait décidé de suspendre une étude géologique en cours portant sur un projet de remplacement de l'un des réacteurs de Mihama. En 2015, Kansai Electric a mis à l'arrêt deux des trois réacteurs de Mihama qui avaient fonctionné pendant plus de 50 ans. Le dernier réacteur reste opérationnel aujourd'hui, bien qu'il ait été en service depuis près de cinq décennies.
Pas de calendrier pour le moment
M. Mori a indiqué que la reprise de l'étude elle-même ne serait pas le seul facteur déterminant pour décider de construire un nouveau réacteur, ajoutant ne pas avoir de visibilité quant à une date de début de travaux potentiels.
Les médias locaux ont rapporté qu'un nouveau réacteur pourrait coûter quelque 6,8 milliards de dollars et pourrait mettre 20 ans avant d'être opérationnel. Le gouvernement a continué à soutenir l'énergie nucléaire comme une source fiable, propre et un outil dont le Japon a besoin pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Près de 15 ans après la catastrophe de Fukushima, le Japon a redémarré de nombreux réacteurs tandis que les craintes du public japonais vis-à-vis de l'énergie nucléaire se sont atténuées. Les grandes entreprises ont également soutenu l'énergie nucléaire, car le Japon aura besoin de davantage d'électricité pour faire fonctionner l'intelligence artificielle et les centres de données à l'avenir.