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Grève chez Chiquita: les salariés de la banane obtiennent gain de cause mais ils ont tous déjà été licenciés

Des bananes Chiquita vendues à Londres en 2017.

Des bananes Chiquita vendues à Londres en 2017. - Justin TALLIS / AFP

Au Panama, les salariés du géant de la banane Chiquita avaient été licenciés car ils faisaient grève et bloquaient les routes à cause d'une réforme de retraites qui leur enlevait leurs avantages. Ils viennent de trouver un accord avec le gouvernement, mais leur réintégration dans l'entreprise n'est pas actée.

Les salariés de la filiale au Panama du géant américain de la banane Chiquita Brands ont levé mercredi 11 jui le blocage d'axes routiers et leur grève, qui avait débouché sur l'annonce de milliers de licenciements, après un accord avec les députés.

Depuis le 28 avril, les salariés de Chiquita dans ce pays d'Amérique centrale faisaient grève et bloquaient les routes de la province caribéenne de Bocas del Toro, à la frontière avec le Costa Rica, pour protester contre une nouvelle loi sur la sécurité sociale.

Ces blocages ont fortement perturbé l'activité touristique locale et conduit à des pénuries de marchandises et de carburant, ainsi qu'à la fermeture des écoles. Le mouvement social a aussi entraîné quelque 75 millions de dollars de pertes pour le géant américain de la banane, qui a répliqué en annonçant le licenciement de presque tous ses salariés dans la province (plus de 6.500).

Les salariés licenciés bientôt réintégrés?

Un accord a néanmoins été trouvé, il promet notamment rétablir les avantages des travailleurs du secteur, notamment de meilleures retraites et de meilleurs services de santé.

Mais à quoi cela sert-il si tous les salariés de Chiquita ont été licenciés? En réalité, un espoir de réintégration existe. L'accord prévoit que l'Assemblée nationale "établisse une communication" avec Chiquita "afin de connaître la situation actuelle et les perspectives futures de l'entreprise et de ses travailleurs".

Des sources proches des négociations ont déclaré à l'AFP que les syndicats cherchent à conclure un accord avec l'entreprise et le gouvernement panaméen pour leur réintégration.

Les blocages des routes bientôt levés

En échange du rétablissement des avantages des travailleurs du secteur de la banane, les syndicats se sont engagés "à lever de manière permanente les mesures de fermeture des voies publiques et à garantir la libre circulation dans la province de Bocas del Toro de manière immédiate", a déclaré mercredi la présidente de l'Assemblée nationale, Dana Castañeda, en lisant un accord conclu après deux jours de négociations.

Le leader syndical Francisco Smith a indiqué que les travailleurs rouvriraient les routes "pour qu'il y ait la paix" à Changuinola, ville de Bocas del Toro où se trouve l'usine Chiquita. La grève avait été déclarée illégale par un tribunal du travail.

Le bureau de l'Assemblée et les chefs des groupes parlementaires se sont engagés à approuver le projet de loi rétablissant les avantages sociaux des employés du secteur de la banane, l'un des piliers des exportations du Panama.

MC avec AFP