"Il ne reste plus un seul travailleur": le géant de la banane Chiquita licencie l'ensemble de ses 7.000 salariés en grève contre une réforme des retraites

Des bananes Chiquita vendues à Londres en 2017. - Justin TALLIS / AFP
Il ne reste plus aucun salarié. La filiale au Panama du géant américain de la banane Chiquita Brands va licencier tout son personnel restant, soit 1.600 personnes, après plus d'un mois de grève contre une réforme des retraites, a annoncé le gouvernement de droite lundi.
En mai, Chiquita Panama avait déjà annoncé le licenciement de tous ses travailleurs journaliers pour "abandon injustifié du travail" et la cessation de son activité dans son centre de production de Changuinola, dans la province caribéenne de Bocas del Toro, à la frontière avec le Costa Rica.
Un tribunal panaméen a déclaré "illégale" la grève des travailleurs en question. La société a informé le gouvernement qu'elle licencierait le reste de ses employés cette semaine, a déclaré lundi la ministre panaméenne du Travail, Jackeline Muñoz, lors d'une conférence de presse.
"Il ne reste plus un seul travailleur"
"On nous présente une demande d'autorisation de licenciement pour plus de 1.600 employés, il ne reste plus un seul travailleur sur l'ensemble du personnel de l'entreprise", a déclaré Jackeline Muñoz, qui s'est rendue avec d'autres ministres dans la province pour négocier la fin de la grève.
"C'est un coup très dur" pour l'emploi, a-t-elle ajouté.
La société employait environ 7.000 personnes en tout. Selon Chiquita, le mouvement social, né de la contestation de la réforme des retraites adoptée par le Congrès, a conduit à au moins 75 millions de dollars de pertes. La grève a aussi conduit au blocage de plusieurs routes de cette région touristique.
Les syndicats demandent le rétablissement d'un règlement antérieur lequel, selon eux, leur assurait de meilleures pensions et de meilleurs services de santé.
Des grèves dans différents secteurs
Après avoir négocié avec les syndicats, le gouvernement de droite de José Raúl Mulino a accepté d'élaborer un projet de loi pour rétablir les avantages sociaux des employés des plantations de bananes. Il conditionne toutefois son examen au Parlement à la réouverture des routes, ce que les syndicats refusent tant que le texte n'est pas approuvé.
Au-delà des seuls travailleurs du secteur de la banane, le gouvernement de droite est confronté à une grève des travailleurs de la construction. Des enseignants des écoles publiques ont également observé des arrêts de travail.
Parmi les motifs des manifestations figure un accord avec Washington permettant le déploiement de troupes américaines dans le pays pour contribuer à la protection du canal de Panama.