"Est-ce qu'il est élu?": Thierry Breton "heurté" par la refonte de l'administration américaine menée par Elon Musk

L'épisode n'a pas manqué de faire parler d'elle: coiffé d'une casquette "Make America Great Again" et son fils sur les épaules, Elon Musk s'est invité dans le Bureau ovale aux côtés de Donald Trump, menant une quasi-conférence de presse pour défendre les coupes budgétaires drastiques dans l'administration fédérale américaine. "Cette image parle d'elle-même", a réagi ce dimanche 16 février l'ex-commissaire européen Thierry Breton dans BFM Politique
Elon Musk est un "grand chef d'entreprise", "tout le monde le reconnaît et moi le premier", mais il "a décidé de s'attaquer à des pans entiers de ce qui fait que les États-Unis fonctionnent aujourd'hui comme un grand État fédéral", a poursuivi Thierry Breton, évoquant la cure d'amaigrissement draconienne de l'administration fédérale américaine menée par le milliardaire et patron de Tesla, mandaté par Donald Trump, dont il a été l'un des principaux contributeurs pendant sa campagne électorale.
"Doge kids"
Elon Musk "a décidé de licencier, parce qu'il n'y a pas d'autre mot, des dizaines et des dizaines et des dizaines de milliers de […] fonctionnaires américains", pour qui "c'est un honneur de servir les États-Unis d'Amérique", avance l'ancien commissaire européen.
"Est-ce qu'il a un mandat? Est-ce qu'il est élu? Est-ce qu'il est passé devant le Congrès? Non", s'est interrogé Thierry Breton.
Les "Doge kids", le surnom de ces très jeunes ingénieurs de la Silicon Valley sous les ordres d’Elon Musk, "s'invitent dans les administrations et décident d'un trait de plume […] de la vie professionnelle de dizaines de milliers de personnes", a-t-il déploré.
Les États-Unis sont "un pays fondé sur les règles de droit, sur l'État de droit" et "ce qui me gêne et me heurte […], c'est de voir qu'effectivement aujourd'hui on peut décider, comme dans une simple autocratie, de la vie de dizaines de milliers de personnes", a regretté Thierry Breton. Ce dernier a toutefois souligné l'existence de "contre-pouvoirs" dans les institutions américains dont, entre autres, la limitation à quatre ans du mandat présidentiel.