Élections américaines: le programme de Donald Trump deux fois plus coûteux que celui de Kamala Harris

Quels effets auraient les programmes de Donald Trump et de Kamala Harris sur les finances publiques américaines?
De manière contre-intuitive, le programme de Donald Trump apparaît bien plus dispendieux que celui de l'actuelle vice-présidente des États-Unis. Le "Committee for a responsible federal budget", une organisation non partisane qui a analysé les promesses électorales des deux camps, estime que le programme de Kamala Harris accroîtrait la dette de 3.500 milliards à l'horizon 2035, tandis que celui de Donald Trump impliquerait le double, soit 7.500 milliards de dollars, en estimation moyenne. Selon des estimations plus pessimistes, où les dépenses excèderaient largement les recettes escomptées, le programme de Kamala Harris coûterait jusqu'à 8.000 milliards supplémentaires, contre 15.150 milliards pour celui de Trump. Là aussi un écart qui n'est pas loin du double.
Trump tranche avec l'équilibre budgétaire traditionnellement prôné par les Républicains
Selon des informations relayées par le FT, si le programme de la démocrate promet des crédits d'impôts pour les petites entreprises, le financement d'un meilleur accès aux services de petite enfance et au logement plus abordable, il prévoit également des recettes supplémentaires qui passeraient par un relèvement des impôts sur les sociétés et des ménages aux revenus élevés. Kamala Harris prévoit enfin de réduire le prix des médicaments sur ordonnance.
Le programme de l'ancien président promet au contraire d'élargir son propre texte, le TCJA (Tax Cuts & Job Acts), qui en 2018 avait sensiblement réduit le taux d'imposition des bénéfices à 21%. Donald Trump prévoit ainsi de nouvelles réductions d'impôts pour particuliers et sociétés. Tout en annonçant de nouvelles dépenses militaires et de reconduites à la frontière, l'ancien Président promet aussi d'exempter fiscalement les heures supplémentaires ou de mettre fin à l'imposition des prestations de sécurité sociale. Des largesses budgétaires qui tranchent singulièrement avec la ligne républicaine, réputée plus frileuse sur la question de la dépense publique que les démocrates.
Le rapport alerte sur un mur de la dette
Mais le but du rapport est aussi d'alerter sur le gonflement incontrôlé d'une dette nationale déjà élevée. En 2024, la dette américaine nette atteint 99% du Produit intérieur brut. Elle devrait culminer à 125% du PIB à la fin de l'année 2035.
Le rapport déplore "qu'aucun candidat en lice n'ait mis en place un programme pour s'attaquer au fardeau de la dette".
"En fait, selon notre analyse exhaustive de leurs programmes d'impôts et de dépenses, il apparait plutôt que les deux candidats voudraient plutôt au contraire augmenter déficits et dette au dessus des niveaux projetés actuellement".
Selon le rapport, le programme de l'actuelle vice-présidente augmenterait la dette à hauteur de 133% du PIB en 2035 - contre 142% pour le président Trump (et donc 125% avec les politiques actuelles). Le rapport prévient qu'une dette massive et croissante menacerait de porter un coup à la croissance, d'augmenter les taux d'intérêt, d'affaiblir la sécurité nationale et d'augmenter le risque de crise fiscale. "Ne pas alourdir la dette est insuffisant" conclut le rapport. "Les législateurs devraient faire d'une réduction significative de leur déficit une de leurs plus grandes priorités."