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Droits de douane de Trump: Bayrou évoque des "maladresses" dans la réponse de l'UE

Le Premier ministre, François Bayrou, le 22 février 2025 à Matignon

Le Premier ministre, François Bayrou, le 22 février 2025 à Matignon - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le Premier ministre a estimé que la décision de taxer le bourbon américain en représailles aux droits de douane de Trump avait pu être "une maladresse". Il juge néanmoins que la négociation avec les États-Unis "n'a pas complètement échoué encore".

François Bayrou a estimé ce dimanche 16 mars que "la négociation n'avait pas complètement échoué encore" avec l'administration Trump concernant sa menace de taxer à 200% les alcools européens, le Premier ministre français laissant entendre que le choix de Bruxelles de taxer le bourbon américain avait pu être une "maladresse".

L'UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le même jour sur l'acier et l'aluminium. Dans la foulée, Donald Trump s'est dit prêt à porter à 200% les droits sur les alcools européens si Bruxelles n'abandonnait pas l'idée de taxer à 50% le bourbon.

"Est ce que des maladresses ont été faites? Probablement oui, parce qu'on a introduit le bourbon du Kentucky comme si c'était une menace commerciale parce qu'on a repris une liste très ancienne sans la relire comme il aurait fallu. C'est au niveau de la Commission européenne", a déclaré François Bayrou au micro de la radio France Inter.

Il n'y a "pas de décision encore"

"Nous avons quinze jours devant nous pour essayer de trouver un chemin" avec les États-Unis sur le sujet, "et nous travaillons depuis des semaines à essayer de trouver un chemin avec la Chine qui a introduit des droits de douane conséquents" en octobre dernier aux importateurs de brandys européens, dont le cognac français représente 95% du total, a-t-il détaillé.

"Je suis pour essayer d'arranger les choses le plus vite possible, et je pense que la négociation n'a pas complètement échoué encore", car si des "tweets de Trump" existent, il n'y a "pas de décision encore, on va voir", a tenu à souligner François Bayrou.

Cependant, a-t-il prévenu, "dès qu'on se trouverait en situation d'échec dans le travail de négociation, alors il faudrait chercher d'autres décisions, d'autres mesures d'escalade et franchement ce n'est pas à souhaiter, mais s'il faut, il faut. (...) Si on peut éviter, et faire en sorte qu'on arrange le plus possible de choses, alors il faut le faire. Est-ce que je suis optimiste? Pas forcément", a ajouté le Premier ministre.

François Bayrou a estimé que "ce que fait le président des États-Unis est une déstabilisation complète, y compris pour son peuple", car les taxes imposées aux produits d'autres pays font que "vous introduisez de l'inflation" aux États-Unis et que "les prix montent".

P.L. avec AFP