BFM Business
International

Donald Trump met un nouveau coup de pression à Volodymyr Zelensky

placeholder video
LE MONDE QUI BOUGE. Donald Trump s’en prend à nouveau à Volodymyr Zelensky. Il l’accuse de d’entraver les négociations avec la Russie alors qu’il se dit "proche" d’un accord.

"Il prolonge les tueries" et tient des "propos incendiaires". Donald Trump invective à nouveau son homologue ukrainien. Au cœur des tensions: la Crimée. D’après des informations publiées dans la presse américaine, Washington pourrait reconnaitre l’annexion de la péninsule par Moscou en 2014. Hors de question pour Volodymyr Zelensky.

"Ce serait une violation de notre Constitution. C'est notre territoire, le territoire du peuple ukrainien. Il n'y a rien à ajouter", dit-il.

Un pays qui défend sa souveraineté nationale, il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère du dirigeant américain. "La situation de l'Ukraine est désastreuse. Il peut avoir la paix ou se battre pendant encore trois ans avant de perdre l’ensemble de son territoire", lui répond Donald Trump.

Basculement majeur

Une reconnaissance de souveraineté de la Russie sur la Crimée serait un basculement majeur. Depuis plus de 10 ans, le positionnement de Washington est le même: le territoire a été saisi par la force en violation du droit international.

Et c’est ce sur quoi Volodymyr Zelensky s’appuie. Il est allé jusqu’à publier sur Telegram une déclaration de l'administration Trump de 2018 s'opposant à l'annexion. Document signé de la main de Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine de l’époque.

De quoi irriter un peu plus Donald Trump. Un président qui "perd patience", "frustré", selon les termes de la Maison Blanche. Pourquoi? Parce qu’il se sent "proche" d’un accord.

"Je pense que nous avons un accord avec la Russie. Je pensais qu'il serait plus facile de traiter avec Zelensky mais cela a été jusqu'à présent plus difficile, mais ce n'est pas grave. Tout va bien. Mais je pense que nous avons un accord avec les deux."
Caroline Loyer : Nouveau coup de pression de Trump sur Zelensky - 24/04
Caroline Loyer : Nouveau coup de pression de Trump sur Zelensky - 24/04
3:31

Un accord qui favoriserait la Russie

Si le contenu de ce "plan de paix" n’a pas été officiellement dévoilé, depuis l’Inde, J.D. Vance a apporté quelques précisions.

Au-delà de la Crimée, Kiev devrait aussi céder les autres régions occupées par l'envahisseur soit environ 20% du territoire. Autre revendication du Kremlin qui pourrait être satisfaite: que l’Ukraine s'engage à ne pas adhérer à l’Otan.

Et ce n’est pas tout. Donald Trump prévoirait aussi de faire passer sous contrôle américain la centrale nucléaire de Zaporijia, dont les Russes ont pris possession. Les autorités ukrainiennes s’opposent catégoriquement à tous ces points.

Désaccord européen

Et l’Europe n’est pas vraiment d’accord non plus. De manière très diplomatique, la France rappelle que le respect de "l'intégrité territoriale est une exigence très forte des Européens".

Quand les Britanniques, eux, soulignent qu’il appartient "à l’Ukraine de décider de son avenir".

S’affirmer, essayer d’être audible tout en ne froissant pas Washington: les Européens marchent sur des œufs.

À la dernière minute, Marco Rubio a décidé de ne pas se rendre à Londres pour la réunion organisée dans la foulée de celle de l’Élysée la semaine dernière. "C’est un homme très occupé", justifie le département d'État américain. Idem pour Steve Witkoff, l’envoyé spécial qui préfère se rendre à Moscou ce vendredi.

Après avoir promis de mettre fin à la guerre en 24 heures, Donald Trump s’était ensuite donné 100 jours pour obtenir un accord. Le délai expire bientôt. "Entre Poutine et Zelensky, je n’ai pas de favori", dit-il. Les faits devraient parler d’eux-mêmes dans les jours à venir.

Caroline Loyer