C'est un défenseur zélé de son programme économique: un conseiller de Trump s'apprête à devenir gouverneur de la Fed (pour mettre Jerome Powell en échec)

Stephen Miran devant une commission sénatoriale à Washington DC, le 4 septembre 2025 (photo d'illustration). - WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Donald Trump ne lâche pas la Fed. La nomination d'un conseiller économique de Donald Trump comme gouverneur de la banque centrale des États-Unis a franchi une étape importante au Sénat américain mercredi, Stephen Miran étant susceptible de voter sur les taux d'intérêt dès la semaine prochaine.
Une commission du Sénat à majorité républicaine a voté par 13 voix contre 11 en faveur de sa nomination, qui doit encore être validée par les élus en séance plénière. Le camp démocrate a réaffirmé son opposition, considérant qu'il ne pourra pas siéger en toute indépendance au conseil des gouverneurs de la plus puissante banque centrale du monde, sommée depuis des mois par Donald Trump de baisser ses taux d'intérêt.
À la tête du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison-Blanche, Stephen Miran a jusqu'ici été un défenseur zélé du programme économique du président américain. Donald Trump l'a désigné pour occuper un siège vacant jusqu'au 31 janvier 2026 à la Réserve fédérale (Fed).
Lors de son audition la semaine dernière devant les sénateurs, Stephen Miran avait expliqué qu'il ne comptait pas démissionner de son poste de président du CEA, mais plutôt de prendre un congé sans solde, le mandat à la Fed étant de courte durée. Il avait assuré que cela ne l'empêcherait pas de rester imperméable aux pressions politiques.
Baisse des taux
"Le prétendu congé sans solde de [Stephen Miran] est une mauvaise plaisanterie", a déclaré mercredi la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, jugeant qu'il ne pourra pas voter une décision qui déplairait à Donald Trump sous peine de ne pas retrouver son poste au service du locataire de la Maison-Blanche. Elle a dénoncé une forme de "servitude" et estimé qu'il "n'aura aucune crédibilité auprès des marchés, aucune crédibilité auprès des entreprises et aucune crédibilité auprès de la population".
S'il reçoit rapidement l'approbation du Sénat, Stephen Miran pourrait être en mesure de siéger lors la prochaine réunion de la Fed, les 16 et 17 septembre. Une baisse des taux - la première depuis décembre - est largement attendue à l'issue de cette réunion, afin de relancer une économie américaine qui paraît vacillante.