"Bientôt la FIN de la guerre"? Contrairement à ce qu'a dit Trump après son appel à Poutine, Moscou n'a pas bougé d'un iota

Donald Trump au téléphone le 28 janvier 2017 à Washington et Vladimir Poutine au téléphone à Moscou le 27 décembre 2023. (photos d'illustration) - Gavriil GRIGOROV, Drew ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / POOL / AFP
Deux versions bien différentes. Donald Trump s’est montré satisfait à l’issue de sa conversation avec Vladimir Poutine. Un échange de plus de deux heures.
Des progrès ont été faits, a-t-il déclaré lors d’un dîner à la maison blanche. Dans une brève prise de parole, le président américain qualifie son homologue russe de "gentlemen" et fait ce qui semble être une annonce :
"La Russie et l’Ukraine vont immédiatement entamer des négociations en vue d’un cessez-le-feu et, plus important encore, d’une FIN de la guerre".
Présenté comme cela, on pourrait avoir l’impression d’une avancée notable mais pas vraiment. On le réalise en écoutant la version de Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin est beaucoup plus tempéré, si ce n’est vague:
"La Russie proposera et sera prête à travailler avec l’Ukraine sur un mémorandum relatif à un éventuel futur accord de paix".
Vladimir Poutine ménage le président américain qu’il a félicité pour la naissance de son 11eme petit fils au début de l’appel. La conversation était "chaleureuse" dit le Kremlin mais au fond la position russe n’a pas bougé d’un iota.
Pas de calendrier
Il n'y a eu aucune discussion sur un calendrier pour un cessez-le-feu, affirme le conseiller en politique étrangère, Iouri Ouchakov.
En revanche, "les deux présidents se sont prononcés en faveur de la poursuite de la normalisation des relations" bilatérales, fait-il savoir.
Donald Trump avait annoncé son intention de discuter "commerce" avec Poutine et il semble qu’il ait été question plus de cela que de de la manière de mettre fin au "bain de sang ".
"Il existe une opportunité énorme pour la Russie de créer une immense quantité d’emplois et de richesses. Son potentiel est illimité", a publié le président américain sur son réseau social.
Il s’engage à faire de la Russie l'un des principaux partenaires commerciaux et économiques des Etats-Unis après le règlement de la guerre en Ukraine.
"Accroître la pression"
Du côté européen, la frustration grandit mais pas question de froisser le locataire de la Maison blanche.
Ursula von der Leyen "remercie Trump pour ses efforts inlassables en vue d'instaurer une trêve".
La présidente de la Commission européenne ainsi que les dirigeants français, allemand, italien et finlandais ont eu droit, hier soir, à leur appel avec le président américain. Un debrief de groupe pour donner un semblant de cohésion.
Trump n’impose pas de nouvelles sanctions, mais les principaux alliés européens de Kiev annoncent s’être entendus pour "accroître la pression" sur Moscou.
Pas sûr que cela suffise à faire fléchir un Vladimir Poutine toujours aussi inflexible et qui a réussi une fois de plus à gagner du temps.