"Bien entendu qu'on a affaibli économiquement la Russie": Thierry Breton souhaite que l'Europe continue de "contraindre" Moscou

Les sanctions contre la Russie sont-elles inefficaces? Les Européens, qui viennent d'en adopter un dix-septième paquet, brandissent désormais la menace de sanctions "massives" à l'égard de Moscou pour pousser à un cessez-le-feu de trente jours en Ukraine. Une exigence à laquelle Vladimir Poutine refuse, pour l'heure, de s'y soumettre.
"Les sanctions n'arrêteront pas la guerre", a expliqué ce jeudi matin l'ex-commissaire européen Thierry Breton, sur BFMTV-RMC. Les sanctions prises par les Européens contre la Russie constituent un "paquet complet" et une "démarche globale, cohérente" qui s'articule avec le "soutien" à l'Ukraine, a-t-il souligné.
"Est-ce qu'elles ont affaibli ou isolé, en tout cas économiquement, la Russie plus qu'elle ne l'était [auparavant]? Bien entendu", a avancé Thierry Breton.
"C'est un constat"
Pour l'ancien commissaire européen au Marché intérieur, la Russie fonctionne aujourd'hui "uniquement ou quasi-uniquement à travers son économie dite de guerre", à quoi s'ajoute "un prix du baril bien inférieur à ce qu'il était auparavant". "Est-ce que la Russie souffre économiquement? Je ne m'en réjouis pas, mais c'est un constat: bien sûr", a-t-il assuré. Mais la "vraie question qu'il faut se poser" est de savoir si Vladimir Poutine a "encore besoin de la guerre" et "je ne suis pas loin de le penser", a affirmé Thierry Breton.
"C'est donc la raison pour laquelle il faut par tous les moyens créer une coalition, la plus large possible, pour le contraindre", a poursuivi Thierry Breton.
"Il ne faut pas donner le sentiment que c'est parce qu'on va avoir un 18ème [paquet de sanctions] que ça va s'arrêter. Mais tant que lui continuera, il faudra que nous, nous continuons", a-t-il observé.
Les ambassadeurs des 27 États membres de l'Union européenne ont approuvé mercredi un 17ème "paquet" de sanctions contre la Russie, qui cible de nouveaux pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, destinées à limiter les exportations de pétrole russe. Ces nouvelles sanctions européennes contre la Russie sont indépendantes de celles "massives" envisagées dans le cas où Moscou refuserait de négocier et d'accepter un cessez-le-feu de 30 jours déjà accepté par Kiev et réclamé par ses alliés occidentaux.
Projet de sanctions
Les Américains et les Européens doivent "se préparer à brandir des sanctions dévastatrices" pour contraindre la Russie à cesser sa guerre en Ukraine, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur BFMTV. Ce dernier évoquait un projet de sanctions du sénateur américain Lindsey Graham, "qui a conçu un paquet de sanctions extrêmement puissantes, avec des droits de douane de 500% sur les importations de pétrole russe et de 500% sur les pays qui aujourd'hui continuent d'importer du pétrole russe".