Allemagne: le PIB a progressé de 0,1% au deuxième trimestre, un peu plus qu'initialement annoncé

Le drapeau allemand - 2012 - illustration - Creative Commons
La menace d'une récession s'éloigne un peu pour l'Allemagne. Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne a progressé de 0,1% au deuxième trimestre, alors qu'une stagnation avait été initialement annoncée.
Sur un an, le PIB a augmenté de 1,7% et a atteint le niveau d'avant la crise sanitaire, au moment où les conséquences de la guerre en Ukraine pèsent sur l'industrie, a précisé jeudi l'Office fédéral des statistiques (Destasis) dans un communiqué.
"L'économie a été surtout portée par les dépenses de consommation privée et publique", explique Destatis, les consommateurs "profitant de la fin des restrictions sanitaires" pour voyager ou dépenser davantage "malgré la hausse des prix".
Dans sa première estimation fin juillet, Destatis avait annoncé une croissance nulle après une petite hausse de 0,8% du PIB pour les trois premiers mois de l'année.
Une des pires performances de la zone euro
L'Allemagne affiche néanmoins une des pires performances de la zone euro au deuxième trimestre. La guerre en Ukraine a mis fin au fort rebond de l'économie entamé il y a un an, après la récession historique provoquée par la pandémie de Covid-19 en 2020.
La hausse des prix de l'énergie qu'a provoquée le conflit pénalise particulièrement la puissante industrie allemande. S'y ajoute l'impact de la politique de Pékin contre le Covid-19, qui a entraîné confinements et fermetures d'usines en Chine, premier partenaire commercial de l'Allemagne.
Et si l'économie s'est mieux portée qu'attendu, la plupart des indicateurs se sont dégradés récemment.
L'industrie allemande plombée
L'activité économique du secteur privé, mesurée par l'indicateur PMI composite de S&P Global s'est contractée en août dans la zone euro - et l'Allemagne a connu son plus fort recul depuis plus de deux ans, en raison d'une baisse de la production et d'une contraction accélérée du secteur des services.
Au deuxième trimestre, la composante industrielle du PIB a reculé, plombée notamment par un ralentissement de la production dans la chimie ou la fabrication de métal.
Le patron de la banque centrale allemande s'est montré pessimiste dans une récente interview : "L'économie allemande a encore bien fonctionné au premier semestre dans des conditions difficiles. Mais si de nouveaux problèmes d'approvisionnement s'ajoutent, (...), les perspectives économiques pour le second semestre s'assombriront encore", a prévenu Joachim Nagel.
"Si la crise énergétique s'aggrave, une récession semble probable pour l'hiver prochain", a estimé le chef de la Bundesbank.