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3 jours après l'accord sur les droits de douane entre l'UE et les États-Unis, Éric Lombard reçoit les filières françaises les plus pénalisées

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 23 juillet 2025 à Paris

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 23 juillet 2025 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

Le ministre de l'Économie Éric Lombard et plusieurs membres du gouvernement accueillent ce mercredi 30 juillet au ministère des Finances les "acteurs économiques" trois jours après l'accord commercial annoncé dimanche entre l'Union européenne et les États-Unis qui menace de fragiliser leur situation.

Le ministre de l'Économie Éric Lombard et plusieurs membres du gouvernement accueillent ce mercredi 30 juillet au ministère des Finances les "acteurs économiques" trois jours après l'accord commercial annoncé dimanche entre l'Union européenne et les États-Unis qui menace de fragiliser leur situation. La réunion se tiendra à 14H, a précisé Bercy dans un communiqué mardi.

Éric Lombard sera accompagné de sept autres membres du gouvernement: la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, celui de l'Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci, la ministre chargée du Commerce, de l'Artisanat et des PME, Véronique Louwagie, mais aussi celles du Numérique, Clara Chappaz, du Tourisme, Nathalie Delattre, de l'Agriculture, Annie Genevard, et, enfin, le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.

Les organisations patronales, à savoir le Medef, la CPME et l'U2P seront, sans surprise, aussi présentes. Tout comme les fédérations représentant les filières professionnelles "impactées par les droits de douane américains", notamment France Industrie, la Fédération bancaire française, l'Alliance du commerce, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) ou encore France Assureurs.

Certains secteurs risquent d'être affectés par l'instauration généralisée de droits de douane américains à 15% sur les produits européens (sauf exceptions), selon l'accord annoncé dimanche soir par le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Essayer d'y voir un peu plus clair"

Michel Picon, le président de l'U2P, a dit sur RTL attendre de cette réunion "de l'information" car "il y a des entreprises qui peuvent être exemptées de ces droits (de douane), donc on va essayer d'y voir un petit peu plus clair". La fabrication d'instruments de musique va, par exemple, souffrir, a-t-il souligné. Mais peu exportatrices, les petites entreprises regroupées au sein de l'U2P seront aussi affectées par les éventuelles pertes de part de marché aux Etats-Unis des grands groupes pour lesquelles elles travaillent en sous-traitance. Michel Picon a cité la fabrication de bouchons pour les bouteilles de vin, par exemple.

Dans les secteurs taxés à 15% figurent l'industrie pharmaceutique, les vins et spiritueux, et l'industrie agroalimentaire. Mais les discussions se poursuivent.

"Si l'accord épargne plusieurs secteurs stratégiques pour l'économie française et réduit les dommages pour les autres en comparaison des droits sectoriels annoncés, cet arrangement instaure toutefois des relations commerciales asymétriques", a critiqué mardi l'Association française des entreprises privées (Afep), également attendue mercredi à Bercy, dans un communiqué.

Diversifier les partenaires commerciaux

Plus tôt mardi, le patron du Medef, Patrick Martin, a affirmé sur France Info que "fondamentalement ce n'est - c'est le moins qu'on puisse dire - pas l'expression d'un rapport de force équilibré entre l'Europe et les Etats-Unis. Il y a des filières qui s'en sortent convenablement quand d'autres sont menacées".

Un soutien financier du gouvernement paraît improbable à ce stade. Interrogé par le journal Libération à ce sujet mardi, Éric Lombard a répondu: "nous avons évité que certains secteurs, comme l'aéronautique, soient touchés. Pour les autres, il faut voir que l'essentiel de notre commerce est intra-européen". "C'est aussi pourquoi nous cherchons, aux niveaux français et européen, à diversifier nos partenaires commerciaux pour soutenir nos industries", a-t-il ajouté.

Actuellement, 20,6% des exportations européennes sont en direction des États-Unis, loin devant le Royaume-Uni (13,2%), la Chine (8,3%) et la Suisse (7,5%), d'après les chiffres d'Eurostat.

À l'échelle de l'Union européenne, la France est le quatrième pays le plus exportateur vers le sol américian, pour 47 milliards d'euros en 2024, derrière l'Allemagne (161,2 milliards d'euros), l'Irlande (72 milliards d'euros) et l'Italie (64,7 milliards d'euros).

Caroline Robin avec AFP