Inflation et croissance: méfions-nous des "signaux trompeurs", prévient le directeur général de l'Insee

Les chiffres d'août sur la croissance en hausse de 0,5% et l'inflation à 4,8% dévoilés ce jeudi par l'Insee doivent être analysés avec précaution, prévient Jean-Luc Tavernier, directeur général de l'Insee.
"On a des signaux qui peuvent être un peu trompeurs parce qu'on a une résurgence de l'inflation, mais qui est due à la question des prix de l'énergie, des carburants et la hausse de la tarification de l'électricité", explique sur BFM Business Jean-Luc Tavernier.
"Mais cela ne remet pas en cause de revenir entre 4% et 4,5% tout au long de ce semestre", poursuit ce dernier.
Dans sa note de juin, l'Insee prévoyait en effet de revenir entre 4 et 4,5% à la fin de ce semestre. On s'éloignerait de ces prévisions.
"Et si on regarde l'inflation, on voit la nouvelle négative qui est la remontée des prix de l'énergie", souligne Jean-Luc Tavernier.
Hors énergie, "c'est plutôt sage", a-t-il relevé, observant que les prix alimentaires "continuent de ralentir", malgré un rythme qui reste "élevé" (+11,1% sur un an en août contre +12,7% en juillet).
"Le 3e trimestre moins bon que le 2e"
Quant à la croissance, en hausse de 0,5% au second trimestre, le directeur général de l'Insee voit aussi un "signal trompeur qui pourrait nous faire verser dans un excès d'optimisme.
"Nous avons commenté ça avec beaucoup de prudence et de modération. Il ne faut surtout pas croire que 2% c'est la nouvelle normalité", met en garde Jean-Luc Tavernier.
La fin de l'année 2023 reste selon lui incertaine. "On va de surprises en surprises au cours de ces dernières années y compris hors du terrain économique", souligne le directeur général de l'INSEE. De fait, l'invasion de l'Ukarine a bouleversé l'économie européenne. Les coups d'Etat en Afrique pourraient aussi déstabiliser l'économie française.
L'Insee dévoilera jeudi prochain une note de conjoncture pour la fin de l'année qui ne semble pas très optimiste. Jean-Luc Tavernier a prévenu que "selon toute vraisemblance, le troisième trimestre serait moins bon que le deuxième".
"Ce qu'on sortira la semaine prochaine ne sera pas extraordinaire à l'horizon des 3e et 4e trimestres", dévoile par avance le responsable de l'Insee.