"Il a dit oui puis n’a plus jamais rappelé": Karine Le Marchand réagit à l'absence de Leclerc

Le patron du distributeur breton ne fait pas partie des distributeurs partenaires du programme "L'amour est tout près".

Karine Le Marchand ne mâche pas ses mots, mais laisse la porte ouverte. Invitée d'Hedwidge Chevrillon pour présenter son programme "L'amour est tout près", l'animatrice de L'amour est dans le pré a réagi à l'absence de Michel-Edouard Leclerc, qui ne s'est pas associé à l'initiative.

Ce, à l'inverse de cinq autres distributeurs: Alexandre Bompard (groupe Carrefour), Thierry Cotillard (groupement Les Mousquetaires), Dominique Schelcher (Coopérative U), Guillaume Darrasse (Auchan France) et Philippe Palazzi (groupe Casino).

"Il faudra lui demander, il a dit oui puis il n’a jamais plus rappelé. Ce qui compte, c’est le positif qui sera fait, avec ceux qui sont là. Je l’ai rencontré une première fois, il n’a pas rappelé", a-t-elle décrit.

L'animatrice de M6 a aussi évoqué les critiques de l'ANIA, organisation représentant les industriels : son président Jean-François Loiseau avait dénoncé dans un communiqué de "mauvaises pratiques des distributeurs persistant pour tenter, par tous les moyens, d'obtenir des prix les plus bas possibles".

"Il est plus facile d’ouvrir la bouche que de tendre la main", répond Karine Le Marchand.

Trois piliers dans l'initiative

Le dispositif "L'amour est tout près" devrait reposer sur trois mesures, principalement. Un label sera déployé pour identifier les produits vendus par des agriculteurs en difficulté dans les magasins - les supermarchés s'engageant à ne pas négocier ces prix.

L'animatrice pointe d'ailleurs le manque de transparence des distributeurs sur le made in France : "Au départ, j’avais parlé des marques distributeurs, qui représentent de plus en plus de place, ils se sont engagés sur la transparence de l’origine France en 2027. Mais les industriels ont fait pression et ont obtenu des politiques que cela ne soit que recommandé et pas imposé. Les distributeurs ont ensuite dit qu’ils voulaient boycotter les marques qui n’étaient pas transparentes. Mais sans Leclerc dans le dispositif, impossible...".

Ensuite, une aide à la surproduction devra permettre d'éviter que les prix plongent quand l'agriculture produit trop d'un produit, en incitant via des campagnes de communication à consommer certains fruits ou légumes.

Enfin, un observatoire des "filières d'avenir"sera créé pour orienter les agriculteurs vers la diversification de leur production, s'adaptant notamment au changement climatique. "Je n’ai pas d’objectif, je ne suis pas industrielle, mais si la vie de 10, 100, 1.000 agriculteurs, change, tant mieux. On a surtout envie que l’opération devienne pérenne", a-t-elle conclu.

Valentin Grille