Grève à la SNCF: pourquoi certains trains en circulation sont quasi-vides
La période des fêtes laissait craindre le pire. Alors que la grève contre la réforme des retraites se poursuit à la SNCF, entraînant de nombreuses suppressions de trains, on pouvait s’attendre à des scènes de cohues sur les quais de gare. Mais l'affluence a finalement été plus modeste que prévu. En effet, si certains TGV ou Intercités étaient effectivement pleins à craquer, d’autres ont circulé presque à vide ces derniers jours.
"Quand on est monté dans le train, on a été surpris qu’il ne soit pas complètement occupé. Il y avait pratiquement la moitié du train qui était inoccupé", témoigne un voyageur. De fait, la compagnie ferroviaire a comptabilisé un million de voyageurs dans les TGV entre le 19 et le 24 décembre alors que 1,3 million de places étaient disponibles.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs clients de la SNCF ont demandé des explications à la compagnie. Car si la situation a réjoui les détenteurs de billets qui ont pu voyager sereinement, elle a agacé plusieurs usagers qui n’ont pas pu réserver, notamment parce que la plupart des trains étaient affichés "complets" alors qu'ils étaient en réalité loin de faire le plein.
Des usagers qui n'annulent pas leur billet
Il semblerait en effet que les Français aient privilégié les bus, le covoiturage ou encore l’avion. Aussi, la SNCF explique-t-elle sur Twitter que les "trains affichés en tant que complets" devaient permettre aux voyageurs dont le train avait été supprimé d’obtenir une place. Il s’agissait en clair de bloquer les réservations pour garantir le voyage à ceux qui disposaient déjà d’un billet.
Contactée par Ouest-France, l’entreprise avance une autre explication en pointant le comportement de certains passagers qui "décident cependant de ne plus voyager et ce jusqu’en dernière minute". "Nous leur demandons d’annuler leur billet afin que d’autres clients puissent réserver leur place. Malheureusement, nous constatons que certains clients n’annulent pas toujours leur billet. Ainsi, le TGV peut être affiché complet et partir avec des places vides", ajoute la SNCF.
De leur côté, les représentants syndicaux espèrent qu’il ne s’agit pas d’une manœuvre politique consistant à laisser volontairement des places disponibles sans pour autant permettre aux passagers de les réserver pour "créer plus de rancune dans la population à l’égard des grévistes", soupçonne Jean Hedou, secrétaire général FO équipements et transport. Selon la SNCF, près de 200.000 places sont disponibles tous les jours dans les TGV et Intercités.