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Galileo: une commande de 1,47 milliard d'euros pour ThalesAleniaSpace et Airbus

Galileo est aujourd'hui opérationnel

Galileo est aujourd'hui opérationnel - J.Huart-Galileo

Les deux entreprises se voient confier la fabrication de 12 nouveaux satellites qui iront rejoindre la constellation qui offre un service de géolocalisation concurrent du GPS américain.

Galileo, le système européen de géolocalisation par satellite, va encore monter en puissance avec une nouvelle génération de satellites. L'Union européenne vient de confier à ThalesAleniaSpace et Airbus la fabrication de 12 nouveaux satellites.

Montant du contrat pour ces deux acteurs: 1,47 milliard d'euros.

"Les premiers satellites de cette seconde génération seront placés en orbite d'ici à la fin de 2024", a indiqué l'exécutif européen dans un communiqué. "Avec leurs nouvelles capacités sur la base de hautes technologies innovantes (...) ces satellites amélioreront la précision de Galileo", a souligné la Commission.

Plus d'un milliard de terminaux utilisent Galileo

Ces satellites seront en effet dotés d'antennes configurables numériquement, d'une liaison permettant aux satellites de communiquer entre eux, de nouvelles horloges atomiques et d'une propulsion entièrement électrique.

Avec cette seconde génération, Galileo doit se maintenir "à la pointe de la technologie par rapport à la concurrence mondiale" et contribuer à l'autonomie stratégique de l'Europe, selon la Commission.

Opérationnel avec sa constellation de 26 satellites, le service européen de géolocalisation concurrent du GPS américain était utilisé par un milliard de personnes dans le monde fin 2019, annonçait la Commission européenne. Ce milliard d'utilisateurs correspond en fait à 1 milliard de terminaux qui exploitent ce système, très majoritairement des smartphones. En juin 2018, le chiffre avancé était de 300 millions et de 100 millions au début de la même année.

Ce sont en effet les fabricants de terminaux qui choisissent quel système sera utilisé par défaut pour ces besoins. Il semble donc que de plus en plus de marques optent pour le dispositif européen qui affiche une meilleure précision (de l'ordre du mètre) que son concurrent américain, le fameux GPS (une dizaine de mètres) mais qui est compatible avec celui-ci.

Plus précis que le GPS

Les constructeurs privilégient aussi Galileo car le GPS est un système conçu par et pour l'armée des États-Unis et sous son contrôle. Le signal peut ainsi être dégradé à tout moment si le gouvernement des États-Unis le désirait. Reste que ce dernier dispose encore d'une avance considérable.

Outre les smartphones, Galileo entre désormais en force dans les habitacles des automobiles. En Europe, tous les nouveaux modèles de voitures ayant l'autorisation de mise sur le marché sont équipés du système eCall, qui utilise Galileo pour communiquer la localisation du véhicule aux services d'urgence.

L'enjeu est colossal. "Quelque 10 % du PIB européen dépendent aujourd’hui des systèmes de positionnement par satellites, et d’ici à 2030, ce pourcentage pourrait grimper à environ 30%", avance en effet le Cnes, l’agence spatiale française. Il y a bien sûr l'écosystème des applications pour smartphones mais aussi le très prometteur marché de la voiture autonome qui s'appuie sur les systèmes de géolocalisation par satellite.

Olivier Chicheportiche avec AFP