François Hommeril (CFE-CGC): "Rien ne va dans le projet Hercule d'EDF, il faut l'abandonner"

Le projet Hercule qui vise à restructurer EDF n'est pas bien accueilli par les syndicats. Sur BFM Business, François Hommeril, président de la CFE-CGC, s'est montré très hostile à ce plan qui selon lui, dissimule un plan de démantèlement.
"Rien en va. Tous les syndicats sont vent-debout, tout le mondre est contre. Derrière ce projet, il y a le démantèlement d'EDF", a déclaré François Hommeril. Ce projet, "c'est deux ou trois bonnes idées préparées dans l'alcôve d'un ministère ou de l'Elysée et qui s'imposent au patron d'EDF sans jamais consulter les salariés. Tous les salariés sont contre et ce ne sont quand même pas 220.000 personnes qui pensent à l'envers", a-t-il ajouté.
Ce plan prévoit de scinder les activités de l’entreprise en trois entités en séparant le parc nucléaire existant d’EDF ("EDF bleu") de ses activités liées aux énergies renouvelables ("EDF vert") -lesquelles feraient par ailleurs l’objet d’une ouverture de capital- et de tous les barrages ("EDF Azur").
"Regarder derrière les cartes "
Sur le papier, aucun démantèlement n'est annoncé, mais, à l'instar des autres syndicats, cette restructuration ne serait rien d'autre.
"Le projet s'articule en plusieurs étapes, on a le droit de spéculer, de regarder derrière les cartes", estime François Hommeril en accusant le "discours politique" d'être "assez ambigü".
Pour le président de la CFE-CGC, "le service public de l'électricité doit rester au centre de la stratégie d'EDF" en admettant que des choses sont à changer, "comme les tarifs contrôlés".
En décembre, la cheffe des députés PS Valérie Rabault avait annoncé son intention de déposer une proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) contre le "démantèlement" d'EDF via le projet "Hercule".
"Aujourd'hui EDF va dans le mur si nous ne sommes pas capables de lui donner les moyens d'investir", a déclaré mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lors de ses voeux à la presse, ajoutant que son "niveau d'endettement (n'était) pas un niveau d'endettement soutenable".
Il s'est cependant engagé à rendre compte aux organisations syndicales de la situation "dès lors que nous aurons une vision plus claire de la position définitive de la Commission européenne". Le projet est subordonné à l'avancée des discussions entre la France et Bruxelles, notamment sur le nucléaire.
