Face aux demandes "massives" de remboursement, les voyagistes réclament un dispositif exceptionnel

Deux personnes âgées se promenant sur une plage. - Pixabay
Les voyagistes français ne cachent pas leurs inquiétudes. Confrontés à des demandes "massives" de remboursement de leurs clients en raison de l'épidémie de coronavirus, ils réclament au gouvernement un "dispositif exceptionnel" pour éviter "des dépôts de bilan immédiats" et "une importante destruction d'emplois". Un courrier demandant des "mesures supplémentaires urgentes" a été adressé au ministre de l’Économie Bruno Le Maire et au secrétaire d’État aux Affaires étrangères en charge du Tourisme, signé par le syndicat des tour-opérateurs (Seto) et celui des agences de voyage (Entreprises du Voyage), qui représentent la quasi-totalité des professionnels de leur secteur.
Les deux organisations soulignent qu'elles "sont confrontées à des demandes massives de remboursement en numéraire, justifiées ou non", et que "dans ce contexte de forte tension sur la trésorerie des entreprises, de tels remboursements mettent en péril les entreprises". "La loi exigeant un remboursement en numéraire, nous vous demandons de toute urgence de prendre les mesures (décret ou autre) permettant de proposer comme [option] alternative un bon d'achat ou un avoir valable un an", demandent le Seto et les Entreprises du Voyage dans ce courrier consulté par l'AFP.
Ils se réfèrent notamment à un dispositif mis en place en Italie par décret le 2 mars, qui autorise les voyagistes à rembourser à leurs clients les séjours ne pouvant plus être effectués "y compris via l'émission d'un bon d'achat de même valeur à utiliser d'ici un an". "Il est indispensable que nous puissions obtenir dans l'urgence une telle mesure en vue d'éviter des dépôts de bilan immédiats et une importante destruction d'emplois. A défaut, les entreprises seront dans l'incapacité de faire face à ces demandes. Il y va de leur survie", estiment les voyagistes.
"Il faut avoir de l'argent dans les caisses"
"Nous sommes très favorables à une telle disposition car ce n'est pas tenable en termes de trésorerie. Si on veut tous pouvoir fonctionner, payer nos salariés, fournisseurs, partenaires et aussi nos charges, il faut avoir de l'argent dans les caisses", a commenté à l'AFP Guillaume Linton, PDG du tour-opérateur Asia, qui propose 42 destinations dans la zone Asie-Pacifique.
Selon lui, "le premier souhait des clients est de voyager et ils comprennent que nous n'y sommes pour rien et que ces décisions nous sont imposées par des autorités consulaires ou un État. Dès lors qu'on rassure les clients et qu'on met en place une solution qui permet un report dans les mêmes conditions, à un moment où le voyage pourra s'effectuer dans de bonnes conditions, les clients sont parfaitement compréhensifs", estime M. Linton.