"Envoyer un message": le leader de Magic System raconte pourquoi il voulait être diplômé de HEC

"Comme pour tout étudiant, c’est un jour où on est content de partir, parce qu’on a atteint ses objectifs". Pourtant, la cérémonie de remise des diplômes, à HEC, de Salif Traoré, alias A’salfo, était spéciale.
Leader, chanteur et parolier du groupe Magic System, il a mené de front, pendant trois ans, ses études au sein de la prestigieuse école de commerce et sa carrière musicale. Entre les tournées, les enregistrements studio et la pandémie de Covid, il a fallu s’adapter.
"Heureusement que le distanciel existe", reconnaît-t-il en riant, au micro de BFM Business.
Alors, pour la cérémonie de remise des diplômes, il fallait un évènement à la hauteur du parcours. "C’était particulier d’être acteur de la cérémonie", explique A’salfo. Et quelle ne fut pas la surprise des étudiants de découvrir, sur la scène, le quator magique, reprenant deux de ses plus grands tubes. "On avait préparé la surprise minutieusement avec la direction de HEC, les autres étudiants n’étaient pas au courant", dévoile le nouveau diplômé.
Feel the magic in the air
Après "1er Gaou", leur hit de 1999, Magic System a enchaîné avec le non moins célèbre "Magic in the air", faisant danser les familles, les étudiants et tout le corps professoral. "Finir en musique, c’était finir de la plus belle des manières", se réjouit A’Salfo. Une prestation "symbolique" pour le chanteur originaire de Côte d’Ivoire, mais aussi une façon de "faire passer un message".
L'artiste a en effet réalisé son mémoire sur la répartition des droits d’auteur, un réel enjeu pour l’industrie de la musique en Afrique.
"Beaucoup pensent que quand on fait de la musique, en-dehors de ça, on n'a pas un grand QI", regrette-t-il.
"Je voulais changer le paradigme, montrer qu’on peut faire de la musique et en même temps chercher à approfondir ses connaissances pour améliorer les conditions de ce petit milieu artistique", insiste A'Salfo, qui compte désormais mettre à profit ses nouvelles compétences, notamment pour son entreprise Gaou Productions.
Une fondation très active auprès des enfants
Mais depuis 2014, Magic System n’est plus seulement le nom d’un groupe, mais également celui d’une fondation. Engagée dans différentes actions sociales en Côte d’Ivoire, la fondation a reçu le statut d’"association d’utilité publique". "On est en plein dans la construction de deux écoles, ça en fera dix en tout", explique A’Salfo avec fierté. La fondation s’engage également dans la lutte contre le réchauffement climatique et organise des évènements caritatifs pour collecter des fonds.
"Le musicien d'aujourd'hui, ce n'est pas seulement celui qui fait chanter ou qui fait danser. C'est celui qui peut apporter un plus, apporter sa contribution au développement de sa communauté, de son pays, de son continent, voire du monde entier."
Mais A’Salfo le reconnaît, ce diplôme, ce n’est pas le plus important. Ce qui compte, ce sont "les acquis". "C’est comme un disque d’or, on ne monte pas sur scène avec, c’est le travail qui a accompagné le disque d’or qui va confirmer notre statut d’artiste", détaille-t-il.
Mardi, à son retour en Côte d’Ivoire, ses employés lui ont réservé une belle surprise : "ils m’ont fait une haie d’honneur pour m’accueillir", sourit l'artiste et chef d'entreprise. Et de conclure: "ce que j’ai appris va profiter à tous ces employés, et ça, ça ne s’achète pas".