"Une punition qu'on s'inflige": les entreprises industrielles s'inquiètent du plan de sobriété

Lutte contre le gaspillage, efficacité énergétique, mobilité durable et organisation du travail... Face aux mesures inscrites dans le cadre du plan de sobriété énergétique dévoilé jeudi par le gouvernement, les réactions des entreprises semblent mitigées. Mais à ce stade, c'est surtout le secteur industriel qui s'inquiète.
PDG de Redex, entreprise qui fournit des équipements de haute technologie, Bruno Grandjean a fait part de sa colère sur BFM Business: "C'est une sorte de punition qu'on s'inflige. (…) Quand on cherche les causes derrière (ce plan), c'est quand même un fiasco européen. Parce que ce problème n'existe pas en Asie ni en Amérique, contrairement au choc pétrolier qui concernait tout le monde dans les années 70. C’est un problème uniquement européen et ça va avoir des effets cataclysmiques sur l'industrie européenne".
Réaction similaire de l'Uniden, qui représente 70% de la consommation énergétique industrielle. Pour son président, Nicolas Warren, le gouvernement est bien trop optimiste: "L'idée (de ce plan) est de dire qu'en faisant le maximum d'efforts partout ailleurs, dans le tertiare notamment, on va préserver l'industrie, la capacité de production. Et si in fine il y a des problèmes on arrivera aux mesures ultimes, aux mesures de délestages et de rationnement... Mais l'idée est que l'industrie continue à tourner, à produire. Or, il y a d'ores et déjà des ateliers qui ralentissent", a-t-il prévenu.
Le patronat salue l'absence de mesures contraignantes
Du côté du patronat, on s'inquiète de délestages imprévus. Car si les coupures d'électricité temporaires ne figurent pas dans le plan du gouvernement, celles-ci ne sont pas exclues pour autant: "Il faut être prévenu suffisamment à l'avance", a appelé Jean-Eudes du Mesnil de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
Pour autant, "c'est un plan constitué essentiellement de recommandations et d'incitations. Cette démarche nous semble pertinente. Par principe, nous sommes beaucoup plus favorables à en appeler à la responsabilité, plutôt qu'à des mesures contraignantes", a-t-il déclaré dans Ouest-France. Enfin, le Medef se montre plutôt optimiste. Comme la CPME, l'organisation patronale a salué un plan contenant essentiellement des recommandations et non des obligations.