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"Un salarié comme un autre": Carlos Tavares se justifie sur ses 19 millions d’euros de rémunération

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Lors d’une interview ce mardi, le PDG du groupe automobile Stellantis est revenu sur sa rémunération pour 2021, rémunération très critiquée lorsqu’elle avait été rendue publique en avril.

Alors que cette journée est marquée par des grèves et manifestations pour demander des augmentations de salaires, notamment sur certains sites Stellantis, Carlos Tavares a été interrogé ce mardi sur France Info sur sa propre rémunération.

En 2021, le PDG du groupe automobile a en effet perçu 19 millions d’euros, un niveau de rémunération qui avait alors fait polémique, jusqu’à être qualifiée d’"excessive" par le président de la République. Les actionnaires avaient d'ailleurs voté contre la rémunération de l'ensemble des dirigeants, dont Carlos Tavares.

Plus récemment, la question de la rémunération des grands patrons est revenue sur le devant de la scène dans le cadre du conflit social chez TotalEnergies, où la CGT a notamment critiqué la rémunération du PDG Patrick Pouyanné. Ce dernier a répondu ce mardi après-midi dans un tweet, donnant les détails sur sa rémunération.

"C’est un contrat entre l’entreprise et son salarié que je suis"

A la question "estimez-vous l’avoir mérité?", Carlos Tavares a répondu: "C’est la traduction du fait que les résultats de l’entreprise sont bons voire très bons". Ce dernier est ensuite revenu sur les critères pour définir ce niveau de rémunération.

"Ceci résultait d’une décision du conseil d’administration de mon entreprise. Je suis un salarié comme un autre, donc j’ai une prestation, un salaire variable à 90%. Le board décide un certain nombre d’objectifs, ils sont tenus, l’entreprise paye. C’est transactionnel, c’est un contrat entre l’entreprise et son salarié que je suis", a-t-il résumé.

Le directeur général de Stellantis a aussi rappelé que cette rémunération était liée aux résultats de l’entreprise.

"90% de ce salaire est indexé sur les résultats de l’entreprise. Si les résultats étaient mauvais, je toucherais 10% du montant", a expliqué Carlos Tavares.

Le directeur général de Stellantis a également souligné que ces questions sur sa rémunération étaient "un sujet très spécifique à la France". "La question que vous me posez là, qui est tout à fait légitime, ne m’est jamais posé ailleurs qu’en France", poursuit Carlos Tavares.

3,2% de hausse des salaires et des primes

Le directeur général de Stellantis est aussi revenu sur le partage des richesses avec les salariés. "Au titre des résultats de 2021, nous avons versé 1,9 milliard d’euros à nos salariés, en augmentation de 70% par rapport à l’année précédente", a poursuivi Carlos Tavares. Cette distribution liée aux résultats financiers de l'entreprise correspond en France au versement des primes d'intéressement et de participation par exemple.

"On peut critiquer les entreprises qui créent de la valeur, on peut critiquer tous les salaires qu’on veut, la société dans laquelle nous évoluons a besoin d’un certain nombre de moteurs pour que cette création de valeur conduise à de la richesse et ensuite on peut se disputer sur la manière dont on la distribue, a précisé Carlos Tavares. Et c’est tout à fait légitime qu’on le fasse".

Le directeur général est enfin revenu sur l’inflation: entre hausse des salaires (3,2%), primes d’intéressement et primes exceptionnelles, "l’ensemble de ces versements représente 7% d’augmentation de recettes" sur 2022. Une situation qui ne convainc pas forcément tous les salariés. Lors d’un précédent débrayage dans l’usine de Rennes le 11 octobre, les syndicats appelaient à des hausses de salaires "au rythme de l’inflation", plutôt que des primes.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web