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Transports

Une "grève intolérable": les compagnies européennes dénoncent les contrôleurs aériens français qui "provoquent déjà les retards parmi les pires" du continent

Avion dans le ciel allemand. (Photo d'illustration)

Avion dans le ciel allemand. (Photo d'illustration) - Christof STACHE / AFP

Airlines for Europe déplore que la grève des contrôleurs aériens français "va perturber les projets de vacances de milliers de personnes".

La principale association de compagnies aériennes en Europe a dénoncé ce mercredi la grève de contrôleurs aériens français à partir de jeudi, qui va selon elle "perturber les projets de vacances de milliers de personnes".

"Cette grève est intolérable", a déclaré Airlines for Europe (A4E) dans une déclaration transmise à l'AFP, en jugeant que "le contrôle aérien français provoque déjà les retards parmi les pires" du Vieux continent.

Le trafic devrait être très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d'aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies de réduire fortement leurs programmes de vols face à ce mouvement social: un quart des liaisons annulées jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.

Le ministre des Transports dénonce une grève "inacceptable"

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a exclu ce mercredi de céder aux revendications de syndicats de contrôleurs aériens, qualifiées d'"inacceptables", à la veille du début d'une grève qui devrait entraîner d'importantes perturbations juste avant les vacances scolaires.

"Je sais combien ces mouvements de grève sont coûteux pour vos compagnies aériennes", a affirmé le ministre en clôturant à Paris le congrès annuel de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix du secteur.

Le deuxième syndicat d'aiguilleurs du ciel (17% des voix aux dernières élections professionnelles), l'Unsa-Icna, a appelé à la grève jeudi et vendredi. Le troisième, l'Usac-CGT (16% des suffrages), a rejoint le mouvement mais seulement pour jeudi. En réponse aux propos de Philippe Tabarot, l'Unsa-Icna a dit "regrette(r) que la communication politique ait désormais pris le pas sur le traitement des problématiques majeures" à la DGAC.

Le syndicat a cité à cet effet "un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l'été", des outils obsolètes et "un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés". Le premier syndicat, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l'AFP ne pas appeler à la grève. Selon une source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens sur quelque 1.400 se sont déclarés grévistes jeudi.

P.L. avec AFP