Transport de malades : les taxis en grève jeudi

Les taxis seront en grève jeudi. - -
Jeudi matin, vous risquez de rencontrer de fortes perturbations sur les routes aux abords des grandes villes (voir encadré). Les taxis ont en effet déposé un préavis de grève afin de protester contre certains changements concernant le transport de malades.
Les chauffeurs de taxis manifestent contre l'article 44 de la loi des finances de la Sécurité sociale. Cet article, qui a déjà été voté, leur ferait perdre le transport des malades assis. Car le gouvernement compte lancer un appel d'offres pour le transport de ces malades, ce qui permettrait de faire économiser 3,5 milliards d'euros par an à l'Assurance-maladie. Les taxis et les ambulances pourraient donc faire face à toute personne disposant d'un véhicule conventionné par l'Assurance-maladie. Une assistante maternelle ou une employée de maison pourraient par exemple candidater.
« Sans le transport de malades, j’arrête le métier »
Les chauffeurs de taxis craignent ainsi de perdre le marché et le monopole qu’ils détiennent. Et ce sont les grands groupes qu’ils craignent le plus. Pour certains taxis notamment en province, le marché du transport de malades peut représenter jusqu'à 90% de leur chiffre d'affaires comme c’est le cas de Fatima, taxi depuis 8 ans à Dreux, en Eure-et-Loir. « Je fais beaucoup de transports d’enfants, de malades, de transports de dialyse, explique-t-elle. Si je me retrouve sans ces transports–là, j’arrête le métier. C’est très menaçant pour l’avenir de la profession ».
De son côté, l'intersyndicale estime que cette loi pourrait menacer des milliers d’emplois dans la profession. « Le président annonce faire le maximum pour inverser la courbe du chômage, explique sur RMC Gérard Gabet, président de la Fédération Française des Taxis de Province. Et là, on nous met en avant la possibilité de mettre 30 000 personnes chez Pôle Emploi. Nous demandons le retrait de l’article 44 et un calendrier de travail afin de satisfaire les très petites entreprises de taxis et la réalité économique de la Sécurité sociale ».
« Les grands groupes peuvent aller jusqu’à 40% de remise »
« Tous les transporteurs autres que les taxis vont proposer des réductions beaucoup plus importantes, estime de son côté Carole Rosey taxi depuis 33 ans, et présidente du Syndicat Autonome des Taxis Ruraux d'Eure-et-Loir. Ils ont moins de charges : pas besoin d’examen de taxi, ni d’acheter le matériel pour le véhicule. Ce sera celui qui fait la plus grande remise qui sera pris. Les grands groupes peuvent aller jusqu’à des remises de 40%, alors qu’un taxi ce n’est pas plus de 12%. Pour une course à 100 euros, eux pourront la faire à 60 euros alors que nous taxi, nous ne pourrons la faire qu’à 85-90 euros. Donc les taxis seront mis à l’écart de ces transports ».
Perturbations à Paris et dans les grandes villes de France |||
Des opérations escargot sont prévues dès 6h30 en région parisienne (autoroutes A1, A3, A4, A10, A13, A15, A86) dans le sens province-Paris. Les véhicules convergeront lentement vers l'Ecole Militaire (7e arr.) puis vers le ministère de la Santé (7e arr.).
Le mouvement sera suivi en région et dans d'autres grandes villes de France comme Marseille, Lyon, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Dijon entre autres.