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Transports

Train, gaz, électricité : des hausses limitées à 2%

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Le gouvernement refuse une hausse des prix de l'énergie supérieure à l'inflation. Il a donc proposé lundi une hausse limitée à 2% pour le prix du gaz, de l’électricité et du train hors TGV. Réactions.

Les tarifs du gaz, de l'électricité et des train (TER et Intercités) vont augmenter dans les prochaines semaines. Mais le gouvernement a annoncé une hausse limitée des prix de 2% correspondant à l’inflation. La SNCF, EDF et GDF Suez vont donc voir leurs tarifs augmentés mais limités cet été. Cette limitation sera effective à partir du 1er août pour les trains. Selon la SNCF, elle signifierait une augmentation de 10 à 90 centimes des billets. Concernant le gaz et l'électricité, la hausse serait effective dès le 20 juillet. A noter que depuis 2008, les prix du gaz ont augmenté de 31%.

Les factures pourraient exploser

Si cette hausse des prix est limitée par volonté gouvernementale, des surprises pourraient apparaître dans les mois à venir. En effet, les tarifs doivent suivre l'évolution du cours du pétrole. Aux yeux du Conseil d’Etat, le gouvernement a donc tort et pourrait être obligé de rembourser le manque à gagner qui s'élève à 300 millions d'euros. Conséquence directe sur vos prochaines factures : vous pourriez payer 10% de plus pour compenser la perte de GDF.

« Le prix du gaz baisse partout sauf pour le consommateur français »

Thierry Saniez est délégué général de l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Il n’est pas du tout satisfait de cette hausse. Pour lui, le prix du gaz devrait plutôt baisser : « Il faut revoir les tarifs. Depuis 2008, le prix du gaz ne cesse de baisser sur les marchés mondiaux. D’une part car il y a de plus en plus de découvertes de gisements. Il est aussi de plus en plus mobile, on peut le liquéfier, c’est-à-dire que vous pouvez acheter votre gaz partout dans le monde. On a renforcé les capacités de stockage, ce qui permet à GDF Suez d’acheter du gaz quand il est moins cher. On voit bien que le prix du gaz baisse partout sauf pour le consommateur français ».

« Ça peut accentuer la précarité »

Du côté des usagers des transports, là aussi, cette hausse de tarif n’est pas la bienvenue. Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des Usagers des Transports et des Services publics, estime que cette augmentation supérieure à l’inflation est trop importante : « Il y a déjà eu une hausse de 3% au début de l’année : on en est donc à 5% d’augmentation. Ça ne peut qu’inciter les usagers à préférer un autre moyen de transport que le train. Ça peut accentuer la précarité pour les usagers quotidiens qui n’ont pas d'autre choix que de prendre le train. Ils sont forcés d’accepter cette augmentation. Une augmentation plus forte que l’inflation, c’est inacceptable ».

Une solution très simple pour faire baisser les tarifs...

François Pouzeratte est économiste spécialiste de l'énergie pour Eurogroup Consulting. Selon lui, il y a une solution très simple pour faire baisser les tarifs, c’est l’exploitation des gaz de schistes : « On parle d’une division par deux de la facture gazière pour les ménages et les industriels français. Tous les exploitants seraient d’accord pour explorer. Il suffit de creuser dans le bassin parisien ou du sud-est. Ce serait de la croissance en plus, des emplois directs et indirects en plus et une dépendance énergétique améliorée. On parle de milliards d’euros de richesse pour la France. Je ne crois pas qu’on ai les moyens de renoncer à une richesse qui se trouve dans nos sols. »

La Rédaction avec Amandine Dubiez