BFM Business
Transports

Train à grande vitesse: Proxima bénéficie d'un prêt de 500 millions d'euros d'une banque allemande

placeholder video
Antin Infrastructure Partners, principal actionnaire de la future compagnie ferroviaire, avait annoncé un investissement d'un milliard d'euros composé en fonds propres et en dette levée auprès de banques.

Le lourd financement de Proxima, ce futur opérateur ferroviaire, se précise. A l'annonce de sa création, on apprenait que la compagnie avait levé 1 milliard d'euros auprès d'Antin Infrastructure Partners, qui devenait donc son principal actionnaire.

On savait également que le milliard d'euros apporté par Antin se décompose en fonds propres et à travers un complément en dette levée auprès de banques.

Une partie de ce complément est aujourd'hui acté. C'est la banque allemande Hamburg Commercial Bank (HCOB) qui vient d'annoncer une ligne de crédit de 500 millions d'euros pour Proxima à travers Antin.

"HCOB est une banque spécialisée aux entreprises. Elle offre des services individuels pour les entreprises, les infrastructures, l'énergie, le transport maritime, l'immobilier et l'aviation.", peut-on lire sur leur site.

"Nous sommes très heureux de soutenir Proxima avec ce financement majeur, qui favorisera davantage la décarbonisation et l'électrification du secteur du transport ferroviaire", déclare Inka Klinger, responsable du financement de projets chez Hamburg Commercial Bank.

850 millions pour les trains

"Avec la libéralisation du marché du transport ferroviaire en France, Proxima, en tant que premier opérateur indépendant de trains à grande vitesse, va encore élargir la gamme de services proposés aux voyageurs ferroviaires en France et répondre à la forte demande de trains interurbains rapides et à faible émission de carbone", poursuit-elle.

"Nous sommes heureux que la Hamburg Commercial Bank soutienne le lancement de notre flotte avec ce financement et nous tenons à remercier l’équipe HCOB pour son excellente coopération sur cette transaction", ajoute Tim Jackson, cofondateur de Proxima.

Une grande partie du milliard d'euros (850 millions) sera dédié à l'achat de douze trains à grande vitesse de la gamme Avelia Horizon (la même plateforme que le TGV M de la SNCF) à Alstom ainsi qu'à la maintenance des rames. Le contrat entre l'opérateur et l'industriel a été signé.

Proxima (un nom provisoire), entend concurrencer les TGV de la SNCF vers Bordeaux, Rennes, Nantes et Angers depuis Paris. Objectif: un lancement commercial en 2028.

"C'est un projet sur lequel on a passé beaucoup de temps, on a essayé de faire les choses dans l'ordre, de réfléchir aux besoins et trouver le projet qui fait le plus de sens", expliquait en juin dernier ce lundi sur BFM Business, Alain Rauscher, co-fondateur et Président Directeur Général d’Antin Infrastructure Partners.

"L'axe Atlantique est en plein essor, renforcer l'offre est une évidence", souligne-t-il.

"On apporte un positionnement qui répond aux nouvelles mobilités. Le télétravail fait que beaucoup de gens habitent à Angers, Nantes, Bordeaux, vont travailler à Paris quelques jours par semaine et ont besoin de pouvoir travailler dans les trains", poursuit le dirigeant.

La dette sera prise en compte dans les tarifs

"Nous pensons (qu'il y a une place pour une vraie concurrence, NDLR), on vise de transporter à terme 10 millions de passagers, les passagers TGV, c'est 320 millions de personnes, je préfère parler de complémentarité plutôt que de concurrence à la SNCF", avance le responsable.

Reste que la question du retour sur investissement se pose, entre les taux d'intérêt et le coût des péages à payer à SNCF Réseau sur Paris-Bordeaux qui sont parmi les plus chers du réseau. L'équilibre sera complexe à trouver, à moins que l'opérateur obtienne un rabais sur ce tarif comme lorsque Trenitalia s'est lancé en France.

"La dette a un coût qui est ce qu'il est et ça sera reflété dans les tarifs à la fin que nous pratiquerons", glisse Alain Rauscher. Il ne faut donc pas trop miser sur du low cost pour cette offre, ni sur une politique tarifaire agressive face à la SNCF.

Proxima a pour ambition de faire la différence par le service. Rachel Picard promet ainsi "une autre vision de l’expérience du Train à Grande Vitesse".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business