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TER au biocarburant: la SNCF poursuit ses expérimentations sur la ligne Paris-Laon

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17 rames de la ligne roulent avec le biocarburant B100 constitué à 100% d'huile de colza transformée.

La SNCF intensifie ses initiatives pour réduire son empreinte carbone. Il faut en effet rapeller que 40% de son réseau n'est pas électrifié où circulent essentiellement des TER motorisés au diesel.

Pour faire rouler des trains propres sur ces lignes, l'opérateur expérimente le train à hydrogène, le train sur batteries électriques ou encore l'alimentation avec du biocarburant ou agro-carburant.

Après des tests en Normandie (Paris-Granville), une nouvelle phase est lancée sur la ligne de TER Paris-Laon où circulent désormais 17 rames en conditions "commercial-voyageurs" avec le carburant B100. L'expérimentation durera trois mois.

Peu de modifications des rames

"Ces phases expérimentales doivent permettre d’appréhender l’autonomie des matériels lorsqu’ils circulent au carburant B100, ainsi que le fonctionnement des TER en observant le comportement des moteurs thermiques. La traçabilité des opérations de maintenance, le suivi qualitatif du carburant B100 et sa robustesse, et les points critiques de la chaine logistique d’approvisionnement seront également analysés. L’objectif est d’étudier les conditions de déploiement du B100 à plus large échelle", explique la SNCF.

Le transporteur estime que les tests ont d'ores et déjà "démontré des performances environnementales significatives avec une réduction des émissions de polluants (NOx et particules), en plus de la diminution des émissions de gaz à effet de serre du « champ au rail », c’est-à-dire de la production de colza jusqu’à son utilisation par le train".

Transformation du colza

"Il est certifié durable par un organisme indépendant garantissant notamment sa performance environnementale", ajoute Stéphane Chwalik, en charge de décarboner la flotte TER de la SNCF.

L’expérimentation menée entre Paris et Laon doit permettre de réduire l’empreinte de CO2 de 1000 tonnes sur la période des 3 mois. D’ici 2025, l’ambition de TER Hauts-deFrance est de réduire ses émissions de 11.000 tonnes.

Le B100, biocarburant d’origine 100% végétale, est obtenu à partir de la transformation d’huile de colza. Il offre une autonomie proche de celle du gazole et ne peut être utilisé que par les professionnels du transport ayant leurs propres dispositifs de stockage et de distribution. Surtout, il rend possible la transition énergétique sans modification significative des rames.

"Après la Normandie, cette expérience en situation réelle en Hauts-de-France est une nouvelle étape dans notre ambition écologique pour les TER et dans notre objectif de sortir définitivement du diesel", souligne Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business