Stellantis annonce une perte nette de 2,3 milliards d'euros et accuse "les premiers effets des tarifs douaniers"

Des salariés travaillent sur la chaîne de production des nouvelles voitures électriques Peugeot e-3008 et e-5008 à l'usine Stellantis de Sochaux, en Franche-Comté, le 3 octobre 2024 (photo d'illustration). - FREDERICK FLORIN / AFP
Avis de tempête pour Stellantis. Le groupe automobile (Peugeot, Citroën, Fiat...) annonce une perte nette de 2,3 milliards d'euros au premier semestre, selon des résultats préliminaires.
Dans un communiqué, le constructeur rapporte que ses ventes se sont élevées au 30 juin "à 1,4 million d’unités, soit une baisse de 6 % en glissement annuel".
En cause: les arrêts temporaires de production liés à l'augmentation des droits de douane décidée par Donald Trump et une période de transition en Europe où de nouveaux modèles sont lancés.
Stellantis estime que les "premiers effets des nouveaux tarifs douaniers américains" lui ont coûté 300 millions d'euros. Le groupe prévoit également environ 3,3 milliards d'euros de charges nettes avant impôts au cours du premier semestre, en raison notamment des coûts d'annulation de programmes et aux dépréciations de plateformes.
Il cite aussi à l'impact net de la loi européenne visant à limiter les émissions de CO2 des
véhicules neufs et des restructurations.
-25% sur un an en Amérique du Nord
Rien ne va plus pour Stellantis qui annonçait un bénéfice net de 5,6 milliards d'euros à la même période l'an passé, après avoir battu des records en 2023. Le groupe a même suspendu en avril ses objectifs pour 2025 en raison des incertitudes liées aux droits de douane américains.
Dans le détail, en Amérique du Nord, les facturations sur le trimestre ont baissé d'environ 109.000 unités par rapport à la même période en 2024, soit une baisse de 25% sur un an, en raison notamment de l'impact sur la fabrication et la facturation des véhicules importés les plus touchés par les droits de douane.
En Europe, les facturations ont diminué d'environ 50.000 unités sur la période, soit une baisse de 6% en glissement annuel, en raison principalement de la transition en cours de l'offre produit.
Un an avant l'échéance de son mandat, le directeur général de Stellantis Carlos Tavares avait annoncé sa démission en décembre dernier, en raison de résultats financiers décevants et de désaccords croissants avec ses principaux actionnaires. Il a été remplacé par Antonio Filosa.