Hermès, Stellantis... quand bénéfice record rime avec primes exceptionnelles

C'est une tendance lourde cette année. Dans un contexte de forte inflation et surtout de très bons résultats financiers, les grandes entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à verser des primes exceptionnelles. Une façon de récompenser leurs salariés voire d'acheter la paix sociale.
Le phénomène s'observe dans le juteux secteur du luxe, lequel a battu des records de ventes l'an passé. Chez Hermès par exemple, le résultat net part du groupe a affiché une croissance de 38%, à 3,37 milliards d'euros au titre de 2022. En conséquence, les 20.000 salariés de l'entreprise vont recevoir un complément de rémunération de 4000 euros. En ajoutant à cette prime l'intéressement et la participation, les salariés français toucheront l'équivalent de 17 mois de salaire cette année.
Même dispositif, bien que dans une moindre mesure, chez LVMH. Le numéro 1 du luxe va distribuer une prime de 1500 euros à ses salariés dont le salaire brut annuel est inférieur à 60.000 euros. Le groupe a également indiqué qu'il affectera cette année "plus de 400 millions d'euros" à ses employés sous forme d'intéressement et de participation.
4300 euros de prime minimum chez Stellantis
Le luxe n'est pas le seul secteur bien portant. Dans l'automobile, certains constructeurs ayant signé de très bons résultats financiers ont aussi décidé de se montrer plus généreux avec leurs salariés. C'est le cas de Stellantis qui va verser un bonus de 4300 euros minimum à ses salariés français au titre de l'intéressement et de la participation. Soit 300 euros de plus que l'an passé.
Il s'agit de la "redistribution la plus importante réalisée depuis dix ans", avait assuré Xavier Chereau, directeur des Ressources Humaines et de la Transformation de Stellantis. Un coup de pouce qui s'ajoute à une prime de 1000 euros déjà versée en octobre pour tous les salariés touchant jusqu'à 2 fois le Smic et à une enveloppe globale de 5,3% pour augmenter les salaires.
Insuffisant toutefois pour les syndicats dont la CFDT qui a dénoncé le mépris de la direction. Les organisations représentatives espérées en effet davantage alors que Stellantis a publié un bénéfice net record de 16,8 milliards d'euros pour 2022.
S'il n'a pas dégagé de bénéfice record l'an dernier, Renault a toutefois fait mieux que prévu, ce qui poussé le constructeur à consentir un effort pour ses salariés. En plus de l'augmentation de la masse salariale de 7,5%, le groupe va verser une prime de 700 euros. Ce qui correspondra au final à une augmentation moyenne de 110 euros nets par mois pour chaque salarié. Dans l'automobile, la palme de la générosité revient toutefois à l'italien Ferrari qui a annoncé une prime de 13.000 euros pour ses salariés après avoir enregistré un bénéfice net record de 939 millions d'euros.