SNCF, RATP… Le ministre des Transports veut un retour rapide des caméras-piétons pour les contrôleurs

Les contrôleurs SNCF pouvaient, de manière volontaire, être équipés de caméras-piéton - -
Depuis le début du mois d'octobre, les contrôleurs des entreprises de transport public comme la SNCF et la RATP n'ont plus le droit d'être équipés de caméras-piétons. En cause, le non-renouvellement du texte législatif encadrant son expérimentation à cause de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Cet équipement est pourtant plébiscité. À la SNCF par exemple, 2.700 agents ont été équipés sur la base du volontariat, notamment les contrôleurs (on en compte 10.000 environ au total) qui, souvent en première ligne face aux incivilités voire aux agressions des usagers, accueillent positivement la mesure.
L'an passé, plus de 6.000 actes de violence verbale ou physique (injures, outrages, menaces, violences physiques…), soit 16 chaque jour en moyenne, ont été comptabilisés. 433 ont entraîné un accident du travail avec arrêt de travail, un chiffre en hausse de 8% en un an.
Selon la SNCF, la présence d'une caméra-piéton sur la tenue d'un contrôleur est dissuasive. 95% des déclenchements ont "permis d’apaiser ou contenir les situations conflictuelles", et 85% des agents estiment en outre que "la caméra-piéton a permis d’éviter un outrage ou une agression", selon un sondage interne.
Un équipement qui "apaise les situations conflictuelles"
Résultat, 96% des agents volontaires souhaitent la pérennisation du dispositif même si les syndicats sont plus nuancés sur cette adoption. Et la SNCF affichait il y a encore quelques mois l'objectif d'équiper en tout 5.500 agents d’ici la fin 2024 pour un investissement de 2 millions d'euros (soit un total de plus de 4 millions d'euros).
L’UTPF, l’Union des transports publics et ferroviaires, accuse l'État de négligence dans cette affaire. Et de demander "aux nouveaux ministres, Bruno Retailleau, pour l'Intérieur, et François Durovray, pour les Transports, de tout faire pour éviter l'interruption de ce dispositif au 1er octobre 2024 et en garantir la pérennisation à long terme en inscrivant au plus vite à l’ordre du jour de l'Assemblée nationale la proposition de loi sur la sûreté dans les transports".
Le message a été reçu par François Durovray. Dans Ouest-France, le ministre indique que "tout le monde demande que ce soit poursuivi". Le sénateur Philippe Tabarot a déposé une proposition de loi qui rendrait la mesure pérenne et effective dans tous les transports publics".
"Dès les premiers jours de mon mandat j’ai sensibilisé le ministre de l’Intérieur, qui partage cet avis. J’appuierai la proposition de loi pour qu’elle puisse être examinée rapidement par l’Assemblée."
François Durovray ne donne néanmoins pas de calendrier. Selon L'Express, le texte pourrait être examiné par les députés d'ici janvier prochain. En attendant, les contrôleurs devront s'en passer.