Réseau SNCF: les syndicats tirent le signal d'alarme

Inquiètes de l'état du réseau ferroviaire, trois des quatre organisations syndicales représentatives à la SNCF s'apprêtent à adresser un courrier au ministre des Transports, pour réclamer une concertation et une accélération des chantiers de rénovation des voies ferrées.

Le souvenir de Brétigny reste prégnant: inquiets à l'idée d'une nouvelle catastrophe, trois des quatre principaux syndicats de la SNCF (CGT, UNSA et SUD) mettent la dernière touche à un courrier d'alerte destiné au ministère des Transports, et qui devrait être expédié ce mercredi après-midi.

Dans cette lettre dévoilée par Europe 1, les syndicalistes cheminots appellent le gouvernement à ouvrir des discussions sur le renouvellement du réseau ferroviaire et à accélérer la cadence des mises en chantier.

"On est en train de l'écrire", confirme à BFMTV.com Roger Dillenseger, secrétaire général adjoint du syndicat UNSA Cheminots, l'un des signataires du courrier. "L'état du réseau ferré n'est pas à niveau, le réseau vieillit. Jusqu'où peut-on aller dans le risque calculé, dans l'entretien curatif plutôt que préventif ? C'est notre rôle de tirer la sonnette d'alarme".

Les moyens sont là, mais mal utilisés

Selon Europe 1, les syndicats estiment qu'il faudrait 2.000 kilomètres de voies renouvelées chaque année, alors qu'on plafonne actuellement à 1.000, faute d'effectifs suffisants. Pendant ce temps, les entrepôts de la SNCF regorgeraient de rails et de matériels neufs, attendant parfois depuis des années d'être utilisés.

C'est un fait, les moyens sont là. "Il n'y a jamais eu autant d'investissements [dans les infrastructures ferroviaires] en Ile-de-France depuis 30 ans, et même sur tout le réseau français", relève Gilles Dansart, fondateur du site Mobilettre.

Selon ce journaliste spécialisé dans les transports, les retards dans la mise à niveau du réseau SNCF viennent d'une "grande lacune dans la gestion du matériel. C'est une crise de croissance: la SNCF a commandé beaucoup de matériel, et elle a maintenant beaucoup de mal à gérer la croissance du trafic ferroviaire".

Alexandre Le Mer