Ni la guerre en Ukraine ni l'inflation ne semblent freiner la reprise du trafic aérien

L'optimisme est de mise dans l'aérien. Les récents vents contraires que sont l'inflation galopante et la guerre en Ukraine ne semblent pas ralentir la reprise du trafic, estime l'IATA, l’Association du transport aérien international.
"Nous assistons à une forte reprise, et je pense que la reprise s’accélérera au cours du reste de cette année et jusqu’en 2023. La demande refoulée se réalise enfin. Il est certain que tous les PDG de compagnies aériennes à qui je parle constatent non seulement une bonne demande pour les voyages de fin d’année, mais ils continuent de voir la demande tout au long de l’année prochaine" a ainsi déclaré son directeur général Willie Walsh à Reuters en marge du Future Aviation Forum qui se tient en en Arabie saoudite.
IATA estime donc que le secteur pourrait retrouver ses niveaux normaux de trafic (ceux de 2019) dès l'an prochain alors qu'elle tablait en février sur 2024. En mars dernier, la progression était déjà de 76% par rapport à mars 2021. Reste que le trafic est toujours 41% inférieur à celui de 2019...
"Il ne faut pas décevoir les gens"
Surtout, si l'inflation et la géopolitique ne semblent pas constituer des freins, les pénuries de personnels pourraient briser la dynamique observée. "Beaucoup de gens ont attendu deux ans pour des vacances d’été, il ne faut pas les décevoir par manque de préparation" s'inquiète Willie Walsh.
Cette situation (des milliers de postes sont à pourvoir au sol et en vol) pèse déjà sur les opérations de nombreux aéroports et compagnies aériennes.
British Airways, très exposée et dont les annulations de vols se multiplient, a ainsi annoncé le doublement de sa prime recrutement (1000 livres désormais) versée aux salariés qui ont convaincu une connaissance de rejoindre la compagnie
Mais ça ne suffit pas. Sa maison mère IAG qui opère également Vueling ou Iberia a prévenu il y a quelques jours qu'elle ne dispose pas assez de personnel pour faire face à la hausse de ses capacités.
Afin d'éviter d'avoir à annuler des vols, easyJet a choisi de vendre 6 sièges de moins sur certains vols opérés par des Airbus A319 au départ de la Grande-Bretagne.
De quoi permettre à la compagnie d'être autorisée à réduire de 4 à 3 le nombre d'hôtesses et de stewards sur les vols concernés. En effet, la législation impose un PNC (personnel navigant commercial) pour 50 passagers. Avec 150 sièges occupés, la compagnie doit ainsi faire voler 3 PNC contre 4 habituellement.