Nantes: la nuit, le bus s’arrête à la demande pour éviter les agressions

Nantes expérimente l’arrêt à la demande pour les bus de nuit afin d'éviter les agressions. - BFMTV
Passé 22h30, les passagers des bus de nuit dans l’agglomération nantaise peuvent désormais demander au chauffeur de les déposer plus près de chez eux. Plus de souplesse est apportée aux conducteurs, n'étant plus contraint de suivre l’itinéraire précis, initialement établi.
Toute femme - ou tout homme - souhaitant "éviter en soirée de trop longs trajets à pied", pourra descendre entre deux arrêts, après en avoir fait la demande de "vive voix" au conducteur de bus de nuit, qui décidera du "point précis de desserte", a expliqué le directeur général de la Semitan, Alain Boeswillwald.
Ce dispositif est entré en vigueur dimanche: il concerne dans un premier temps une douzaine de lignes et sera expérimenté durant les six prochains mois. La mesure pourra être revue ou étendue si elle a un réel impact dans la sixième ville de France.
Lutter contre l’insécurité
Car derrière cette initiative, qui s’inscrit le cadre du plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun, se cache un fléau. Il ne s’agit pas de rendre plus confortable le trajet en bus mais plutôt d’améliorer la sécurité. Les agressions se sont multipliées dans les rues la nuit ainsi qu’aux abords des arrêts de bus.
"Je ne prends jamais car je trouve ça trop dangereux. Je suis toujours en panique. Mais si on me dépose près de chez moi, je le prendrai sans doute", témoigne une riveraine.
"Ça peut devenir un jeu"?
Auprès des usagers, cette mesure fait l’unanimité. Mais les chauffeurs de bus se montrent déjà plus réticents, pointant du doigt certaines limites en termes d’organisation. "Il faut que le conducteur soit à l’aise avec ce genre de décisions. On peut avoir beaucoup de monde dans les bus le samedi avec les retours de fête. Si on a 50 demandes différentes, ça risque d’être compliqué. Et puis, ça peut vite devenir un jeu", alerte Ronan Gilbert, délégué CGT Semitan.
Avec ce système, la ville de Nantes espère toucher jusqu’à 5.000 passagers par semaine, hommes et femmes confondus.