BFM Business
Transports

Moins de TGV s'arrêteront au Mans en 2023, les élus en colère

placeholder video
La SNCF annonce que, sur les 16 TGV qui desservent au quotidien la ville, trois seraient supprimés. Il s'agirait de réduire le temps de parcours de ces trains vers la Bretagne.

"Un mauvais coup". Voila comment a réagi Dominique Le Méner, président LR du conseil départemental de la Sarthe à l'annonce faite par la SNCF le 9 novembre dernier.

L'opérateur a en effet l'intention de réduire à partir de 2023 le nombre de dessertes quotidiennes du Mans par le TGV depuis Paris. Sur les 16 trains à grande vitesse qui desservent au quotidien la ville, trois seraient supprimés.

"Cette décision s’oppose aux solutions environnementales pour décarboner la France. Et va donc à l’encontre du discours du Président Emmanuel Macron", ajoute l'élu.

"Alors que l’alerte est maximale en matière de réchauffement climatique et qu’on appelle au développement des déplacements bas carbone, apprendre par la presse que la SNCF veut diminuer la desserte TGV du Mans est difficilement compréhensible, pour ne pas dire inacceptable", abonde, Sylvie Tolmont, députée PS de la Sarthe.

"Difficilement compréhensible"

"Alors que l’arrivée du TGV a contribué au développement économique du Mans et de son agglomération, une telle décision risquerait de compromettre ce développement et nuirait gravement à l’attractivité de notre territoire. Or, tout doit être mis en œuvre pour que l’ensemble des territoires profite équitablement de nos infrastructures de transport", poursuit-elle.

Selon le président du conseil départemental de la Mayenne, Olivier Richefou cité par Ouest France, cette décision aurait été prise pour racourcir le temps de parcours des usagers qui se rendent en Bretagne.

"Les Bretons qui ont mis un milliard d’euros dans la LGV veulent que les TGV arrivent plus vite chez eux. S’ils ne s’arrêtent pas au Mans, ils gagnent dix à quinze minutes sur leur trajet", dénonce-t-il.

De son côté, la présidente LR de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, indique dans un communiqué s’être entretenue avec Christophe Fanichet, président-directeur général de SNCF Voyageurs, "afin que la situation soit clarifiée et des engagements pris".

Une fréquentation des pros en baisse de 28%

Auprès de BFM Business, la SNCF justifie cette décision: "Il faut trouver un équilibre entre des directs pour Rennes mais aussi Nantes (donc directs) tout en veillant au juste dimensionnement des offres intermédiaires" dans un contexte d'adaptation de l'offre au trafic. "En effet la crise a eu un impact plus marqué sur les professionnels (baisse de fréquentation de 28%)".

"Les changements prévus en 2023 ont pu suscité des craintes des élus. La desserte de la ville du Mans sera uniquement ajustée en 2023 avec l’allègement de 2 trains aux « heures creuses » de la mi-journée, dont un actuellement assuré en OUIGO. Ce changement ciblé permettra de mieux faire correspondre le niveau global de l’offre avec le besoin réel tout en maintenant le niveau de fréquence aux heures de pointe au même niveau que celui qui existe aujourd’hui". 

Rappelons que lorsque la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire était en projet, en 2007, la SNCF s'était engagée à maintenir un niveau de desserte équivalent à ce qui existait à l'époque notamment pour les gares dites moyennes. Mais cette garantie était limitée à 2022...

En réalité, ce sont les dessertes de plusieurs gares moyennes desservies entre Nantes et Paris qui seront sur la selette en 2022, année pendant laquelle seront renégociée les conventions passées avec la SNCF.

Outre la réduction des arrêts au Mans, Angers ou encore Sablé et Vitré pourraient être concernées. La SNCF assure néanmoins que "la fréquence de la desserte des villes de Laval, de Sablé-sur-Sarthe et de Vitré sera inchangée en 2023 comme en 2022 (avec même des horaires améliorés pour Laval)".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business