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"Manspreading" dans les transports: pourquoi cette pratique agite les réseaux sociaux

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Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s'agitent sur le manspreading, cette habitude masculine qui consiste à s'asseoir jambes écartées dans les transports en débordant sur le siège d'à côté. La pratique n'est pas nouvelle mais des femmes ont décidé d'utiliser internet pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme une habitude sexiste.

La scène se retrouve dans presque toutes les rames de métro. Des hommes, qui étalent leurs jambes, tandis que leur voisine doit se recroqueviller par manque de place. A coup de photos volées dans les transports en commun, des femmes s'indignent de cette pratique avec le hashtag #Manspreading. On y voit des hommes qui prennent toute la place, sans visiblement se soucier du confort des voisins. 

Une pratique dénoncée dans d'autres villes sur internet

Si le sujet agite les réseaux sociaux depuis quelques jours, c'est parce que la mairie de Madrid a décidé de s'attaquer à ce phénomène dans son réseaux de transports. Une campagne a été lancée au début du mois pour lutter contre le manspreading, qui pose la question de la cohabitation dans l'espace public. Des pictogrammes rappellent désormais aux hommes qu'ils ne sont pas seuls dans les transports madrilènes. 

"Les réseaux sociaux nous permettent de montrer cette universalité. C'est à dire qu'à New York comme à Madrid, comme à Paris ou à Lille, des femmes postent tous les jours ces photos de manspreading parce qu'elles le disent: ça pourrit leur quotidien et elles en ont marre", résume Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez-le-féminisme. 

Pour un "partage à égalité de l'espace public"

Acte machiste ou manque de politesse, le manspreading n'a pas attendu le web pour exister. Mais les réseaux sociaux servent désormais de caisse de résonance pour mettre en lumière une pratique constatée par les femmes. 

"C'est une ambiance sexiste qui existe vraiment dans la ville, qui fait partie du vécu des femmes, qu'elles ont parfois intégré. Et aujourd'hui elles sont en train de dire stop, on veut un partage à égalité de l'espace public. On n'est pas obligé de subir ça et donc elles le disent sur les réseaux sociaux et c'est très utile", souligne Hélène Bidard, adjointe à la mairie de Paris en charge de l'égalité.

Mais cette mobilisation agace aussi sur ces mêmes réseaux, pour certains, cette incivilité ne serait pas l'apanage de la seule gent masculine. Certains ont même lancé une contre-attaque à coup de photos dénonçant le "womanspreading". Cette fois ce seraient les femmes qui prendraient toute la place 
C. B avec Alice Fabre, Séga Kanouté