Le ministre des Transports ne souhaite pas reconduire la nouvelle taxe sur les billets d'avion

Le ministre des Transports Philippe Tabarot sur BFMTV le 19 février 2025. - BFMTV
Le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot s'est dit vendredi "réservé" à l'idée d'inscrire dans la durée la hausse de la taxation du secteur aérien prévue dans le budget 2025.
Le texte prévoit, pour les voyages en classe tourisme au départ de la France, une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA), qui passe à 7,4 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l'Europe, et à 15 euros, le double, pour les destinations extra-européennes.
Les classes luxueuses sont davantage mises à contribution, de même que l'aviation d'affaires.
Cette hausse, "le gouvernement ne revient pas dessus, puisqu'elle est applicable depuis le 1er mars", a déclaré Philippe Tabarot sur l'antenne de Sud Radio.
"Pour autant, est-ce qu'elle sera pérenne dans le temps ? Moi, je ne suis pas de ceux qui le souhaitent, notamment parce que le produit de cette taxe ne revient pas au secteur des transports et ne revient pas pour décarboner le secteur de l'aviation, principalement", a ajouté le ministre.
"Un secteur qui rapporte des richesses"
"Donc je suis réservé sur cette taxe. Il fallait sortir un budget à notre pays. On a eu le courage de le faire, avec 30 milliards d'économies, ce qui était la première fois depuis très longtemps", a précisé Philippe Tabarot.
"Mais pour autant, on ne doit pas taxer certains secteurs qui rayonnent au niveau mondial", a prévenu le ministre, faisant allusion à la construction aéronautique dont Airbus est l'un des deux leaders mondiaux.
"La France, aujourd'hui, sur tous ses secteurs des transports, exporte plus qu'elle n'importe et rapporte des richesses à notre pays, notamment en termes d'emplois", a encore souligné le ministre qui est un opposant de la première heure à cette hausse de la fiscalité.
Avant d'entrer au gouvernement en janvier, Philippe Tabarot, qui était alors sénateur, s'était opposé à la hausse de la taxation sur l'aérien.
"L’année 2025 s’annonce salée, avait-il commenté sur LinkedIn. Double peine en vue pour les usagers avec cette hausse couplée aux taxes d’aéroports."
Le gouvernement escompte plus de 800 millions d'euros de rentrées fiscales supplémentaires grâce à cet alourdissement de la TSBA, qui a été combattu par l'ensemble du secteur, des syndicats de navigants à l'influente association internationale du transport aérien, l'Iata.
