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Le gouvernement ne compte pas toucher aux concessions d'autoroutes mais l'intégralité des recettes des péages financera les infrastructures de transport

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Le ministre des Transports Philippe Tabarot doit annoncer dans la journée une loi de programmation programmation des transports "qui fixera les grandes orientations en matière de financement des infrastructures" à horizon 2030.

Comment mieux financer les infrastructures de transports, et notamment le rail, sans plomber le budget de l'Etat? C'était la question posée lors de la conférence Ambition France Transports lancées par le ministère des Transports.

Après moult ateliers et contributions, le ministre Philippe Tabarot doit annoncer ce mercredi une loi de programmation programmation des transports "qui fixera les grandes orientations en matière de financement des infrastructures" à horizon 2030.

A l'AFP, il a indiqué que les concessions des autoroutes françaises, qui arrivent à leur terme à partir de 2030, vont être "renouvelées" mais avoir un "cadre plus exigeant, mieux contrôlé et un pilotage plus strict de l'Etat".

Cette loi prévoit également "le fléchage de l'intégralité des recettes des futurs péages vers les infrastructures de transports" et une "hausse des investissements pour la régénération du réseau ferroviaire", a précisé le ministère.

"Moment critique"

"Il faudra mettre 1,5 milliard d'euros supplémentaires par an dans l'entretien du réseau à partir de 2027", souligne Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF. Ces nouvelles ressources doivent être "identifiées et sécurisées" d’ici la mi-2025, souligne le groupe qui va encore ajouter 500 millions, reste donc à trouver un milliard par an.

"Il faut prendre les décisions maintenant, on est à un moment critique. Si on le fait pas, c'est la spirale négative avec 4.000 kilomètres de lignes abimées dès 2028, 10.000 en 2032. Cela veut dire des pannes, des retards, des ralentissements, c'est un cercle vicieux".

Si la manne autoroutière est régulièrement évoquée pour participer à ce financement, le patron de la SNCF a également plusieurs fois mis en avant la possibilité de capter une partie des revenus fiscaux tirés du système européen de compensation carbone pour l'aérien et le transport routier (ETS). La SNCF préconise également de s'appuyer sur les Certificats d’économie d’énergie (CEE) ou encore de créer une sorte d'écotaxe pour les camions en transit.

Olivier Chicheportiche avec AFP