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La SNCF manque de conducteurs mais assure que c'est un phénomène passager

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La SNCF peine à recruter des conducteurs, l'obligeant à supprimer quelques trains. Mais l'entreprise affirme qu'il s'agit d'un phénomène "temporaire, maîtrisé et très limité".

Effets de la pandémie, retards de formation, difficultés de recrutement... La SNCF doit supprimer quelques trains faute de conducteurs, mais le problème devrait être passager et le groupe public ne sera pas à court d'effectifs, selon la direction.

"C'est un phénomène qui est temporaire, maîtrisé et très limité", assure un porte-parole de SNCF Voyageurs. La compagnie a supprimé 4% des trains sur le RER C dans la région parisienne, par exemple.

Il manque actuellement "une cinquantaine de nouveaux conducteurs" en Ile-de-France (sur 2650) et "moins d'une centaine" dans les TER (sur 5500), soit "environ 1% des effectifs de conducteurs au plan national", selon lui. Les TGV sont épargnés.

Des formations perturbées

Principale cause: le Covid-19 a fortement perturbé les cycles de formation des conducteurs, laquelle dure de 12 à 18 mois. SNCF Voyageurs en a ainsi formé 800 en 2019, 550 en 2020 et 550 en 2021, l'objectif étant de rattraper le retard avec 1200 aspirants cette année.

Sur les 1100 recrutements externes de conducteurs prévus en 2022, 450 avaient été réalisés cet été, selon le porte-parole.

Sur l'ensemble du groupe SNCF, la direction table sur "environ 5000 CDI à recruter sur toute la France pour 2022", expose Catherine Woronoff, la responsable de la politique de recrutement.

Le métier de cheminot attire moins

Ce chiffre correspond peu ou prou, selon elle, au nombre de départs prévus cette année, retraite ou démissions.

La moitié des recrutements va à SNCF Voyageurs à savoir les 1100 conducteurs, mais aussi des postes pour la maintenance et la préparation des trains, des contrôleurs et des agents en gare, et l'autre moitié à SNCF Réseau avec des aiguilleurs, agents de maintenance, électriciens, spécialistes du génie civil, et autres, détaille la responsable.

"Il y a vraiment des recrutements partout", avec la moitié des postes en Ile-de-France et des profils "allant de sans diplôme à bac+5", un tiers des recrues ayant moins de 25 ans et deux tiers moins de 30 ans, relève-t-elle.

"On valorise aussi beaucoup l'apprentissage avec environ 5000 contrats en alternance chaque année", ajoute Mme Woronoff.

La SNCF avait rempli cet été la moitié de son objectif de recrutements de l'année. "On est en ligne avec notre trajectoire, on est confiant, mais on continue à travailler de façon intense", assure Catherine Woronoff, reconnaissant que "le recrutement, comme partout en France, est difficile".

Les électriciens, par exemple, "sont très difficiles à trouver", note-t-elle. Et les horaires souvent décalés des cheminots "attirent moins", ajoute-t-elle pudiquement. La disparition du statut de cheminot pour les nouvelles recrues, en tout cas, "n'est pas du tout un frein", assure Mme Woronoff, ce que contestent les syndicats.

P.D. avec AFP